Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a affirmé mardi lors d'un entretien avec des agences de presse qu'il craignait l'éventualité d'une «reprise sans emploi» de l'économie mondiale, trop faible pour faire baisser le chômage.

«La croissance ne suffit pas, le but de tout cela c'est l'emploi, et le risque d'une reprise sans emploi est toujours là», a déclaré M. Strauss-Kahn, lors de cet entretien au siège du FMI à Washington.

«La reprise est une chose, elle a besoin d'être bien assise. Et, deuxième étape, même si la reprise est assurée, la question est de savoir combien d'emplois elle apportera au niveau mondial», a-t-il poursuivi.

«Notre opinion ici est qu'on ne pourra pas dire que la crise est finie avant que le chômage ne diminue vraiment. Et quand on regarde l'Europe par exemple, il n'est pas évident que le taux de croissance que nous envisageons actuellement permette ce type de prévision», a souligné le patron du FMI.

Interrogé sur l'éventualité d'une «guerre des devises», lors de laquelle de nombreux pays entreraient dans une course à la dévaluation de leur monnaie, M. Strauss-Kahn a estimé la probabilité «assez faible».

«Je n'ai pas l'impression aujourd'hui qu'il y ait un grand risque de guerre des devises. Mais cela fait partie des risques qui pèsent», a-t-il indiqué.

«Je pense que la probabilité est assez faible, car tout le monde peut comprendre que de trop grands conflits sur ce sujet auraient des répercussions négatives. Néanmoins cela peut se produire», a-t-il considéré.

M. Strauss-Kahn a enfin annoncé qu'il ne voyait pas la faiblesse de certaines banques européennes comme «un problème mondial».

«Nous avons fait notre propre travail (...) pour regarder les défenses de ces institutions et si elles pourraient résister à une situation de crise. Et il nous apparaît que tout était gérable. Donc je ne vois pas de problème mondial au niveau du secteur financier mondial», a-t-il argumenté.