La taxe sur les banques qui visera les activités les plus risquées et que le gouvernement français doit inscrire dans son budget 2011 rapportera 504 millions d'euros (695 millions CAN) à l'État l'an prochain, a indiqué la ministre de l'Économie Christine Lagarde, aux Échos de jeudi.

Cette taxe, qui s'appliquera à «une vingtaine de banques, établissements de crédits et entreprises d'investissement» abondera «le budget de l'État, à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain, de 555 millions en 2012 et de 810 millions dès 2013», a précisé Mme Lagarde au quotidien économique.

«Le principe est clair: plus une banque prendra de risques, plus elle sera taxée», a-t-elle ajouté, précisant que la taxe serait assise sur les actifs risqués des banques et gonflerait «à mesure que s'accroissent les exigences en fonds propres prévus par le comité de Bâle».

«Elle frappera les banques françaises, au titre de leur activité internationale, mais aussi les banques étrangères, au titre de leur activité française», a poursuivi Christine Lagarde.

Plusieurs pays européens ont déjà introduit des taxes sur les banques ou sont en train de le faire: la Suède l'a fait depuis 2008, l'Allemagne a adopté fin août un projet de taxe sur les bénéfices des banques et le Royaume-Uni a également présenté un plan en ce sens.

Des divergences existent toutefois sur l'objectif de ces contributions. L'Allemagne et la Suède veulent par exemple que les sommes récoltées servent à alimenter des fonds pour faire face aux futures crises financières, tandis que la France ou le Royaume-Uni souhaitent les utiliser pour alimenter leurs budgets.

En juin, Christine Lagarde avait indiqué que la taxe rapporterait sans doute «entre 300 millions et un milliard d'euros».