Les États-Unis ont annoncé mercredi avoir porté devant l'Organisation mondiale du Commerce des plaintes contre la Chine concernant des produits de l'industrie sidérurgique et les services de paiement électronique.

«Nous nous inquiétons de voir la Chine renier ses engagements commerciaux envers les États-Unis et d'autres partenaires de l'OMC», a déclaré le représentant américain au Commerce extérieur (USTR), Ron Kirk, cité dans un communiqué.

La première affaire concerne l'imposition par Pékin de droits de douane sur de l'acier électrique à grains orientés laminé en bobines, et la deuxième la discrimination contre les émetteurs de cartes bancaires américains.

Selon M. Kirk, la Chine contrevient aux règles de l'OMC «en favorisant son entreprise de services financiers étatique par l'exclusion des sociétés de cartes bancaires américaines, et en manipulant les enquêtes sur les remèdes aux déséquilibres du commerce pour restreindre injustement les exportations d'acier américain».

Dans le cas des services de paiement, «le gouvernement chinois s'est engagé à ouvrir son marché des services financiers il y a quatre ans», mais «donne à China Union Pay un monopole sur la plupart des transactions par carte de débit ou de crédit effectuées par les consommateurs chinois», ont précisé les services de l'USTR.

Washington déplore que ses entreprises se voient refuser «l'accès à un marché immense», et souhaite donner aux Chinois «la capacité d'acheter plus de biens, y compris des produits de qualité, fabriqués aux États-Unis».

L'acier visé est un produit «utilisé par l'industrie de la production énergétique dans des transformateurs, des réacteurs, et d'autres grandes machines électriques», ont expliqué les plaignants. Ses deux principaux spécialistes américains s'appellent AK Steel Corporation et Allegheny Ludlum.

Les États-Unis contestent le droit de Pékin d'imposer des droits de douane au prétexte que «l'acier américain aurait été vendu à des prix artificiellement bas sur leur marché et subventionné», précise l'USTR.

«Les droits imposés par la Chine ont augmenté le prix de l'équivalent de centaines de millions de dollars de l'acier destiné à la Chine, avec pour conséquence de réduire ou de bloquer nos exportations sidérurgiques vers ce pays. La Chine ne doit pas abuser des procédures de l'OMC pour protéger son marché», a souligné M. Kirk.

Cette plainte ouvre une phase de consultation de deux mois entre les deux pays qui, en cas d'échec, conduira l'organe de règlement des différends de l'OMC à trancher l'affaire.