Un groupe de 60 pays va proposer le 21 septembre à l'ONU l'instauration d'une taxe sur les transactions financières mondiales, qui permettrait de lever de 40 à 53 milliards de dollars par an pour financer le développement, ont annoncé mercredi à Paris plusieurs ministres.

«Sur 1000 euros (environ 1345 $), la taxe que nous proposons, c'est 5 centimes d'euros (7 cents), ce n'est pas beaucoup mais c'est suffisant pour lancer le mouvement. Cela équivaut à 30 à 40 milliards d'euros (40 à 53 milliards de dollars) par an», a déclaré le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner, qui accueillait les représentants de 12 pays.

Ces responsables, réunis pour travailler au nom d'un groupe de 60 pays, ont conclu, sur la base d'un rapport d'experts, à la faisabilité d'une telle taxation, complémentaire de l'aide publique au développement.

«Il faut de la volonté politique et des moyens. Nous sommes convaincus qu'il y a la possibilité d'exprimer une volonté politique qui doit être musclée. Ce rapport est un instrument déterminant car (...) il montre qu'il y a des réponses possibles, faisables», a affirmé le ministre belge de la Coopération Charles Michel, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

Ces pays plaideront en faveur de ce concept de financements innovants pour compléter l'aide lors d'un sommet consacré aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en marge de l'assemblée annuelle de l'ONU à New York.

Dans leur rapport, les experts étaient appelés à se prononcer sur cinq options principales: TVA sur les produits financiers, taxe sur les activités financières (profits et rémunération des banques), taxe monodevise sur les transactions de changes, contribution internationale sur les transactions de changes, taxation large des transactions financières (changes et autres produits).

C'est cette dernière option qui semble recueillir le plus de soutiens. «Il y a un consensus assez fort sur l'impôt sur les transactions financières en devises internationales. Il y a encore des éléments techniques à revoir par rapport à ce choix», a indiqué Soraya Rodriguez Ramos, secrétaire d'État espagnole à la Coopération.

L'objectif du dispositif n'est pas la régulation du système financier mais le financement du développement avec des niveaux de taxation dont l'impact économique doit être limité, a souligné une source diplomatique française.