Le gouvernement américain a annoncé mardi qu'il refusait d'enquêter après des plaintes d'industriels de l'aluminium et du papier sur le niveau du yuan, qui constitue selon ces derniers une subvention illégale aux exportations chinoises.

Le département du Commerce, saisi de ces plaintes, a indiqué que celles-ci ne remplissaient pas «les critères nécessaires pour lancer une enquête».

Le Ministère a précisé que cette décision était uniquement basée sur son interprétation du texte de loi qui régit les sanctions contre les exportateurs bénéficiant de subventions.

«Nous avons pris note du fait que la Chine avait un régime de changes unique, et qu'il s'appliquait à tout produit», a indiqué un de ses responsables lors d'une conférence téléphonique.

Le gouvernement ne s'est pas prononcé sur la politique de changes de Pékin. «Il ne nous a pas véritablement fallu donner notre avis sur la sous-évaluation» de la monnaie chinoise avancée par les plaignants, a expliqué ce responsable.

Le département du Commerce a précisé qu'il avait déjà, avant cette affaire, rejeté 11 plaintes d'industriels sur le yuan.

Le département du Commerce a déterminé en revanche que «514 millions de dollars de produits en aluminium importés de Chine en 2009» avaient été «injustement subventionnés», et imposé des droits de douane supplémentaires aux exportateurs en question.

La décision a été critiquée par un sénateur républicain, Charles Schumer, qui a présenté en mars une proposition de loi pour imposer des droits de douane punitifs sur tous les produits chinois.

«Le département du Commerce a rendu une décision tout en se débrouillant pour ignorer ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure, à savoir la manipulation par la Chine de sa monnaie», a-t-il écrit dans un communiqué.

«Les produits chinois importés par les États-Unis sont au moins 40% moins chers que leur coût véritable (...) C'est une tricherie. Je suis déçu que l'administration Obama ne l'ait toujours pas admis», a commenté le sénateur démocrate Sherrod Brown.

Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait estimé fin juillet devant des députés américains que les produits chinois étaient globalement sous-évalués de 10 à 30% aux États-Unis.