Le gouvernement allemand va revoir fortement en hausse sa projection de croissance pour 2010, annonce vendredi le ministère des Finances, au lendemain de la publication par la Bundesbank d'une prévision de croissance de 3%.

La conjoncture actuelle et divers indicateurs positifs ont entraîné «un large besoin de correction» de la prévision de croissance pour l'année en cours, selon le rapport du ministère des Finances.

La dernière prévision de croissance du gouvernement (+1,4%) remonte à avril. Elle est devenue obsolète après une progression du Produit intérieur brut (PIB) de 2,2% au deuxième trimestre, grâce à l'élan des exportations allemandes, un record sur un trimestre depuis la réunification du pays il y a 20 ans.

La Bundesbank a parié jeudi sur une croissance «d'environ 3%» en 2010, plus optimiste encore que le ministre de l'Economie Rainer Brüderle qui avait parlé de «croissance XL» et dit attendre «bien plus de 2%».

Le dynamisme de l'économie devrait certes ralentir au second semestre par rapport à la première partie de l'année, rappelle le ministère des Finances.

Mais plusieurs indicateurs signalent un «bon départ» de l'économie allemande au troisième trimestre, et l'amélioration des perspectives de revenus des ménages, à la faveur d'un chômage contenu (7,6% de chômeurs en juillet), «devraient favoriser la reprise de la consommation privée», selon le ministère. Les prévisions macro-économiques du gouvernement fédéral seront révisées en octobre, précise le rapport.

Jeudi, la Banque centrale allemande avait été la première institution du pays à tabler officiellement sur une croissance «d'environ 3%» cette année pour la première économie européenne.

Un tel taux ferait de l'Allemagne la locomotive incontestée de l'économie européenne.

L'évolution du marché de la dette publique reflète cet état de fait: jeudi, le rendement du Bund allemand à 10 ans atteignait un plus bas historique. En clair, Berlin n'a jamais payé aussi peu pour emprunter de l'argent, ce qui illustre la confiance des investisseurs dans son économie, et dans le même temps leur méfiance vis-à-vis d'autres économies européennes.