La situation économique en Espagne s'est améliorée au premier semestre, mais des «incertitudes» pèsent encore sur la deuxième partie de l'année, selon une étude publiée lundi par BBVA Research, qui n'exclut pas que le PIB repasse dans le rouge au troisième trimestre.

«Les perspectives à moyen terme de l'économie espagnole sont meilleures qu'il y a quelques mois», relève l'institut de recherche du deuxième groupe bancaire espagnol. Mais il souligne que «les incertitudes persistent sur son évolution au second semestre».

Selon les estimations publiées vendredi par la Banque d'Espagne, le PIB a crû de 0,2% au deuxième trimestre, après avoir augmenté de 0,1% au premier, permettant au pays de sortir de la récession.

Les chiffres officiels provisoires, publiés par l'Institut national de la statistique (INE), seront connus vendredi. Ils sont généralement très proches voire identiques aux estimations de la Banque d'Espagne.

Pour 2010, la Banque d'Espagne table, comme le Fonds monétaire international (FMI), sur une contraction de 0,4%. Le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero se veut plus optimiste, misant sur -0,3%.

BBVA Research est plus sévère, prévoyant une baisse du PIB de 0,6% en 2010, avant une hausse de 0,7% en 2011.

«L'incertitude sur la solidité de la reprise récente de l'économie (...) reste élevée, c'est pourquoi on ne peut écarter l'éventualité d'une rechute transitoire de l'économie au troisième trimestre», prévient l'institut d'études, s'inquiétant des «effets négatifs sur la croissance que pourrait avoir le plan de rigueur» et de «l'impact sur la consommation et l'investissement de la grande incertitude sur les marchés financiers».

Parmi les points positifs, BBVA Research cite les tests européens de résistance des banques fin juillet, qui ont permis de rétablir la confiance, avec désormais «des primes de risque réduites par rapport aux semaines précédentes».

Saluant l'action du gouvernement pour réformer le marché du travail et le système bancaire, l'institut estime que «seule l'accélération des réformes structurelles pourra garantir une sortie plus rapide (de la crise) pour l'économie espagnole, vers un potentiel de croissance plus fort».

Toutefois, «pour l'instant, selon les chiffres disponibles au mois de juillet, le troisième trimestre semble avoir commencé avec à nouveau une croissance faible autour de 0,1%».