Les prix des maisons en Chine, qui ont plus que triplé dans les grandes villes au cours des 10 dernières années, subiront une «importante correction» d'ici un an ou deux, selon un document qu'a publié le U.S. National Bureau of Economic Research.

Les prix des terrains de qualité semblable offerts lors de ventes aux enchères ont bondi de près de 800% entre 2003 et cette année, ont fait observer les économistes Jing Wu, Joseph Gyourko et Yongheng Deng dans le travail publié par l'organisme de Cambridge, au Massachusetts. Selon les calculs de ces économistes, les prix pratiqués à Pékin pourraient chuter de 40% si les investisseurs perdent confiance dans le marché.

«Il semble plus probable qu'il y aura une importante correction des prix des maisons en Chine d'ici un an ou deux», a souligné M. Gyourko, qui est aussi professeur au Wharton School of Business, à l'Université de Pennsylvanie. «Il est virtuellement impossible de savoir quand cela se produira, a-t-il ajouté. Des baisses modestes dans les prévisions d'appréciation pourraient être suffisantes pour déclencher la dégringolade.»

Dans 35 grandes villes chinoises, les prix des propriétés ont plus que triplé au cours des 10 dernières années en termes réels, et plus de la moitié de cette hausse est survenue depuis 2007, ont indiqué les chercheurs. Cette année, le gouvernement chinois a imposé à trois reprises une hausse des réserves de dépôts dans les banques du pays et il a mis en place des conditions de prêts plus sévères pour les achats de deuxième et de troisième résidences pour limiter la spéculation. La semaine dernière, le China Daily a écrit qu'une taxe immobilière pourrait être imposée bientôt.

«Adopter une taxe immobilière a une grande importance potentielle, a dit M. Gyourko. Son absence actuelle fait en sorte que la spéculation est moins chère puisque le fait de ne pas avoir à payer une taxe annuelle abaisse le coût de l'investissement.»

Les initiatives gouvernementales pour contrer la spéculation ont déjà donné des résultats et les prix vont continuer à baisser dans la deuxième moitié de la présente année, a écrit le 16 juillet dernier Zhou Jiang, du centre de recherche du ministère chinois de l'Habitation. Les baisses dans les villes où les prix avaient grimpé rapidement seront «relativement importantes», a ajouté M. Zhou dans China Finance, publication de la banque centrale de Chine.

Zhigang Li, économiste de l'Université de Hong-Kong, avance pour sa part d'autres explications pour les hausses de prix.

«Une explication pour les prix des maisons qui grimpent rapidement et pour les bas loyers à Pékin veut que les gens s'attendent à un grand afflux de personnes dans la capitale - ce qui est parfaitement possible - et à une offre limitée de terrains dans l'avenir, a dit M. Li. Je ne crois pas que les prix chuteront brutalement en raison de l'éclatement d'une bulle immobilière.»