La Chine a autorisé le Fonds monétaire international à publier jeudi, pour la première fois depuis 2006, un rapport complet de ses services sur l'économie chinoise qui révèle des divergences avec les autorités de Pékin sur leur politique de changes, selon un haut responsable du Fonds.

«Je crois pouvoir dire que la décision des autorités chinoises de publier le rapport montre qu'elles l'ont jugé équilibré, qu'elles pensent qu'il reflète honnêtement leur point de vue ainsi que celui de la mission (du FMI), et qu'il est globalement impartial», a déclaré à la presse le chef de mission du Fonds en Chine, Nigel Chalk.

Ce rapport, dont les grandes lignes avaient été révélées mardi et mercredi, est celui de la mission d'évaluation de l'économie chinoise réalisée dans le cadre de l'article IV de la charte du FMI, qui prévoit des consultations annuelles entre le Fonds et ses membres.

La publication de ce document, qui juge globalement de manière plutôt élogieuse les mesures prises par les autorités de Pékin pour permettre à la Chine de faire face à la crise, signifie que le gouvernement chinois l'a autorisée, contrairement à l'année précédente.

La dernière publication d'un rapport de mission du FMI sur les consultations de l'article IV remonte au mois d'octobre 2006: ces discussions n'avaient pas eu lieu en 2007 ni en 2008.

Comme l'avait indiqué mercredi à la presse le chef de la mission du FMI en Chine, Nigel Chalk, ce rapport, qui a suscité des tiraillements entre administrateurs du Fonds, estime que le yuan «reste fortement inférieur au niveau qui serait conforme aux données économiques de base à moyen terme».

Le document précise que Pékin réfute cette opinion car le gouvernement chinois n'est pas d'accord avec les prévisions du FMI relatives à l'excédent des comptes courants du pays.

La mission estime que celui-ci va reprendre sa hausse jusqu'à atteindre environ 8,5% du PIB d'ici deux ans, tandis que les autorités de Pékin estiment que la baisse des trois dernières années va se poursuivre et que l'excédent «se stabilisera autour de 4% à moyen terme».

«Elles soulignent les progrès important qui ont été déjà réalisés en matière de baisse de l'excédent courant et prévoient de continuer de calibrer leur politique de manière à empêcher un retour aux gros excédents, reconnaissant que le niveau élevé de l'excédent commercial observé en 2007 n'était tout simplement pas viable», ajoute le rapport.