Les tests de résistance, menés sur 91 grandes banques de l'Union européenne, sont un exercice fréquemment pratiqué par les régulateurs ainsi que par les banques elles-mêmes pour juger de leur solidité, mais ils n'avaient jusqu'ici jamais été publiés en Europe.

L'opération consiste à définir plusieurs scénarios à un horizon d'un ou deux ans qui seront appliqués aux portefeuilles des banques (crédits, placements, dette) afin de mesurer leur évolution.

Plusieurs scénarios sont élaborés. Le premier, scénario dit de base ou central, reprend les principales prévisions macroéconomiques existantes.

Les résultats obtenus en appliquant ce scénario sont alors comparés à ceux que génère un autre scénario, dit dégradé ou extrême.

Ce dernier table généralement sur un fort ralentissement de la croissance, souvent même une récession, une hausse du chômage, une chute des marchés boursiers, une hausse des crédits non remboursés, voire une baisse de valeur des obligations de plusieurs Etats.

En l'espèce, le Comité des superviseurs européens (CEBS), basé à Londres, a prévu notamment une croissance minorée de trois points de pourcentage par rapport aux estimations de la Commission européenne.

Son scénario inclut également un «choc souverain», c'est-à-dire un mouvement de défiance vis-à-vis de certains Etats de l'UE, «à l'instar de la situation observée début mai 2010».

Il n'est pas fait mention, en revanche, de la prise en compte d'une hypothèse de défaut de paiement d'un Etat.

Une fois les actifs de la banque passés à la moulinette de ce scénario noir, le régulateur ou l'établissement lui-même calcule ce qu'il reste des fonds propres de la banque. Si ce niveau est jugé satisfaisant, la banque «passe» le test. Dans le cas contraire, elle est contrainte de lever des fonds.

Pour le directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, «on va s'aperçevoir que toutes les grandes banques européennes sont en fait suffisamment solides pour résister à quelque tremblement de terre que ce soit».

Néanmoins, il n'exclut pas que «peut-être, par ci par là, (les tests mettent en évidence) de petites institutions financières en difficulté», auquel cas «il faudra les recapitaliser».