Le conseil des ministres allemand a adopté mercredi un plan d'austérité de plus de 80 milliards d'euros d'ici 2014, qui devrait permettre au pays de redresser ses finances publiques, mais dont tous les éléments sont loin d'être certains.

Pour la seule année 2011, dont le budget a également été adopté mercredi, le gouvernement d'Angela Merkel va tailler dans les dépenses à hauteur d'environ 11 milliards d'euros.

Le plan d'austérité annoncé le mois dernier prévoit au total plus de 80 milliards d'euros de coupes sur quatre ans.

Au programme notamment, une réduction du budget de la défense, des suppressions de postes dans la fonction publique ou encore des ajustements des prestations sociales. Certains éléments, notamment un nouvel impôt qui toucherait les opérateurs de centrales nucléaires, sont très contestés et encore incertains.

À court terme, les finances publiques allemandes vont profiter d'une reprise économique plus rapide et plus vigoureuse qu'escompté de la première économie européenne, qui se traduit par la bonne santé du marché du travail, et, par ricochet, des recettes fiscales au-delà des estimations initiales.

Le déficit budgétaire, c'est-à-dire le nouvel endettement du seul État fédéral, s'élèvera en 2011 à 57,5 milliards d'euros, contre 76,6 milliards d'euros prévus auparavant. Selon la planification budgétaire à moyen terme, il sera ramené à environ 24 milliards d'euros en 2014, et à moins de 10 milliards d'euros par an à partir de 2016, conformément à une disposition de la constitution allemande qui entrera en vigueur cette année-là.

«Nous sommes sur un chemin de réduction pérenne des hauts déficits», a déclaré le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, et ce alors que l'Allemagne a été critiquée par certains de ses partenaires, États-Unis en tête, pour une politique de rigueur dont beaucoup craignent l'effet négatif sur la croissance.

Mais «cette démarche est la bonne pour l'Allemagne et pour l'Europe», a martelé M. Schäuble, pour qui la réduction des déficits décidée par le gouvernement est «propice à la croissance». Les dépenses pour l'éducation et la recherche et d'infrastructures ne seront pas réduites, a notamment fait valoir le ministre.

Après sa pire récession de l'après-guerre l'an dernier, l'économie allemande devrait croître de 1,4% cette année selon Berlin, mais les estimations des économistes vont jusqu'à 2%.