Le gouvernement espagnol a décidé de geler le prix de l'électricité, en suspendant une hausse de 4% des tarifs prévue en juillet, pour aider les ménages et les entreprises à affronter la crise, a-t-il annoncé jeudi.

«La situation l'exige» a déclaré le ministre de l'Industrie, Miguel Sebastian, expliquant que l'énergie était «un facteur fondamental pour le bien-être des citoyens et la compétitivité» des entreprises.

Cette décision a été prise dans le cadre d'un accord entre le gouvernement socialiste et le principal parti d'opposition, le Parti populaire (PP, droite), préfigurant l'élaboration d'un «Pacte d'État sur l'énergie», a expliqué M. Sebastian lors d'une conférence de presse.

Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero qui ne dispose que d'une majorité relative au parlement, entend réexaminer «en profondeur» les coûts des entreprises électriques et aussi réviser sa politique tarifaire.

La confédération des entreprises d'électricité, Unesa a réagi très négativement à la décision, qualifiée de «très grave» en raison du manque à gagner qu'elle représentera pour les producteurs.

Ces derniers étaient déjà mécontents de la tarification actuelle qui, selon eux, ne reflètent pas les coûts réels de production pour les énergies renouvelables, essentiellement l'éolien et le photovoltaïque.

L'association de défense des consommateurs Facua a, elle, estimé que la mesure était «insuffisante» car la hausse de deux points de la TVA décidée par le gouvernement dans le cadre de mesures d'austérité se traduira mécaniquement par une hausse des factures d'électricité pour les consommateurs.

Depuis juillet 2009, le marché de l'électricité est totalement libéralisé mais la tarification reste encadrée par l'Etat pour les particuliers et les PME.