Andrea Cortellazzi affirme qu'il a remboursé les investisseurs ces derniers temps et qu'il ne leur doit plus rien. Le financier n'a toutefois pas voulu nous fournir les documents de quittance qui prouvent ses dires.

L'affirmation catégorique de remboursement d'Andrea Cortellazzi nous a été transmise dans une feuille télécopiée de deux paragraphes, hier après-midi.

La veille, au téléphone, il nous avait pourtant dit devoir encore des fonds à certains parmi la dizaine d'investisseurs et de prêteurs que nous lui avons cités. Le dossier a été réglé avec certains, nous avait-il dit, tandis qu'avec d'autres, d'importantes sommes ont été remboursées.

Après cet entretien téléphonique, La Presse a joint certains des avocats ou des investisseurs qui ont été mentionnés dans la discussion avec M. Cortellazzi. Aucun n'a confirmé avoir été remboursé.

Au début de l'entretien téléphonique, Andrea Cortellazzi avait affirmé qu'il ne savait pas qu'il était poursuivi en Cour supérieure par plusieurs investisseurs.

L'homme parvient difficilement à définir son rôle auprès des investisseurs. Il n'est pas courtier, dit-il, mais il leur a vendu des actions à titre de propriétaire de la minière M45. Dans d'autres cas, il s'est dit gestionnaire de fonds, se corrigeant ensuite pour dire qu'il plaçait des fonds à titre d'amis. Les placements de M45 ont été faits avec des documents réglementaires des États-Unis, mais aucun prospectus du Québec n'a été émis.

Andrea Cortellazzi soutient n'avoir jamais fait de manipulation boursière («pump & dump»), un procédé que nous ont décrit deux investisseurs à son sujet. «On ne fait pas du pump & dump. Ça fait 5 ou 6 ans qu'on ne peut envoyer des emails. On ne demande à personne d'acheter des actions. Nothing.»

Il connaît Michel de Montigny et Serge Ollu, mais dit n'avoir jamais entendu parler de Nicholas Djokich, accusés d'avoir voulu faire tuer un avocat des Bahamas.

«Si quelqu'un a des problèmes, s'il-vous-plaît, qu'il me donne un coup de fil. Mon numéro de téléphone n'a jamais changé», a-t-il dit.

Par ailleurs, son partenaire Serge Ollu nous a envoyé par courriel une lettre de trois pages transmise hier à des individus qui semblent avoir investis avec lui et Andrea Cortellazzi, qu'il définit comme son patron.

«Je ne peux prétendre que M. Cortellazzi est un ange, écrit Serge Ollu, et son plus grand manquement en vertu des réglementations a consisté à vous donner des informations privilégiées et par conséquent, vous êtes tous des 'insiders' et sans doute qu'un jour ou l'autre, vous aurez à répondre de ces délits d'initiés».