Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou a catégoriquement démenti mercredi «les rumeurs» concernant l'éventualité d'une faillite de la Grèce ou de sa sortie de la zone euro.

«Il s'agit de rumeurs qui n'ont aucune base, qui ont une dimension spéculative (...), tout cela est improbable (...), et comique», a affirmé M. Papaconstantinou lors d'un point de presse.

Plusieurs médias grecs ont évoqué ces derniers jours, à l'occasion des inquiétudes sur l'état de l'économie hongroise, l'éventualité d'un défaut de paiement de la Grèce ou sa sortie de l'euro, malgré les mesures de rigueur adoptées en mai par le gouvernement et dictées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE) en contrepartie d'un prêt de 110 milliards d'euros.

Selon un sondage publié mardi par la société d'information financière américaine Bloomberg, 41% des investisseurs et analystes financiers interrogés estiment que la Grèce va être contrainte d'abandonner l'euro et 73% estiment qu'une faillite du pays est probable.

Interrogé sur ce sondage, M. Papaconstantinou a répondu qu'«il n'était pas question de faillite ou de restructuration (de la dette)» de la Grèce.

«La plupart des investisseurs ignorent les efforts qu'on a entrepris ainsi que les résultats du plan de redressement de l'économie, qui seront visibles prochainement et je crois que le climat va changer», a ajouté le ministre.

M. Papaconstantinou a répété mardi soir en marge d'une réunion des ministres européens des Finances à Luxembourg que la Grèce appliquait le plan de redressement, «un plan ambitieux et difficile» pour redresser son économie.

«Il est clair que, selon le président du FMI Dominique Strauss-Kahn, le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn et le président de la Banque (centrale) européenne Jean-Claude Trichet, la Grèce suit d'une façon satisfaisante son plan» de redressement, a dit le ministre, selon un communiqué ministériel.

«Il n'y a absolument aucun danger sur la poursuite de ce plan», a-t-il affirmé.

Il s'est également montré rassurant sur les progrès déjà réalisés et a indiqué que la Grèce «allait sûrement bénéficier en septembre de la deuxième tranche» du prêt UE-FMI. En mai, les deux institutions avaient accordé à la Grèce 30 milliards d'euros.

Une deuxième et une troisième tranche du prêt, d'un montant de 9 milliards d'euros chacune, dont 6,5 milliards de l'UE et 2,5 milliards du FMI, doivent être versées durant les mois de septembre et de décembre 2010 respectivement, selon un document du ministère des Finances publié en mai.

M. Papaconstantinou a indiqué qu'un groupe de responsables du FMI et de l'UE doivent arriver lundi prochain à Athènes pour vérifier le suivi du plan de redressement de l'économie grecque.

De son côté, le Premier ministre Georges Papandréou a démenti mardi soir «les scénarios malveillants» sur l'économie du pays.

«Je démens tout scénario malveillant sur l'économie grecque, nous sommes sur un chemin sûr», a affirmé M. Papandréou lors d'une visite au salon maritime de Possidonia, près d'Athènes.

«Je garanti que si nous ne nous laissons pas entraîner par ces rumeurs interminables (...) la Grèce va sortir plus forte de cette crise», a dit M. Papandréou.