Estimant que l'euro demeure une monnaie très crédible, Jean-Claude Trichet plaide en faveur d'une fédération budgétaire européenne afin d'améliorer la surveillance de l'application des politiques en matière de finance publique.

Dans un entretien au Monde daté de mardi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) déplore que la surveillance multilatérale ait été terriblement négligée et souligne que de grands pays comme l'Allemagne, la France ou l'Italie ont donné un très mauvais exemple à la fois en tant que gestionnaires et responsables de leur propre politique budgétaire, et en tant que membres de l'Eurogroupe.

Si l'euro reste à ses yeux une monnaie très crédible qui garde sa valeur et inspire confiance, la question tient selon lui à la stabilité financière au sein de la zone euro du fait de mauvaises politiques budgétaires dans certains pays, tout particulièrement en Grèce.

À propos du plan de soutien massif UE-FMI destiné à renforcer la stabilité financière de la zone euro, le président de la BCE observe que le mécanisme est tellement important par sa nature et par son ampleur que l'effet positif sur les marchés ne fait pas de doute.

Il note que sa mise en place se déroule très correctement et juge remarquable la rapidité des délibérations parlementaires dans les principaux pays.

Il déclare aussi soutenir la proposition de la commission européenne de disposer d'un droit de regard sur les budgets des pays avant leur adoption par le Parlement, ajoutant ne pas comprendre certaines réactions négatives, notamment en France.