Les États membres de l'OCDE se sont engagés vendredi à réduire leur déficit sans nuire à la croissance, selon la déclaration finale publiée à l'issue de la réunion ministérielle annuelle de l'organisation qui réunit les principaux pays riches à Paris.

«Il convient d'élaborer des plans crédibles et transparents d'assainissement budgétaire à moyen terme», affirment les 31 pays membres dans ce texte.

«Nous appliquerons ces plans de façon à ne pas mettre en péril la croissance», ajoutent-ils au terme de cette réunion de deux jours.

Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques, Angel Gurria, a insisté lors d'une conférence de presse sur la nécessité de trouver «un nouvel équilibre» entre réduction des déficits et soutien à la croissance, tout en prenant en compte les spécificités nationales.

«Certains pays ont plus de temps que d'autres (pour agir), certains pays ont besoin d'un ajustement plus fort que d'autres, certains pays jouissent d'une confiance plus élevée de la part des marchés», a-t-il souligné. Pour autant, il a assuré que les gouvernements, qui ont multiplié ces dernières semaines les plans d'austérité, notamment en Europe, ne faisaient pas qu'obéir aux marchés.

L'OCDE, dont le siège est à Paris, estime que la reprise mondiale s'est accélérée après la grave récession de l'an dernier, mais que la crise de la dette en Europe fait planer des risques accrus sur la croissance.

«La reprise demeure fragile, avec un taux de chômage élevé», reconnaissent les ministres dans la déclaration.

«Nous sommes conscients que des risques continuent de peser sur la stabilité économique, comme en témoignent les événements récents», ajoutent-ils, citant «les tensions actuelles sur les marchés de la dette souveraine».

«Nous poursuivrons nos efforts pour soutenir la reprise par des mesures appropriées jusqu'à ce qu'une croissance durable de la demande privée se soit installée». Parallèlement «nous allons élaborer et faire connaître des stratégies de sortie tenant compte de la situation des différents pays et, une fois que la reprise sera assurée, nous les mettrons en oeuvre», précisent-ils.

Les pays industrialisés appellent toutefois à prendre en compte le contexte international lorsque les gouvernements mettront en oeuvre ces plans de réduction des déficits.

«Les pays qui en ont la capacité devraient développer leurs sources internes de croissance. Cela contribuerait à amortir un recul de la demande de la part de pays qui doivent stimuler leur épargne et réduire leurs déficits budgétaires», estiment les pays de l'OCDE, qui promettent aussi «d'éviter une reprise sans emplois».

L'OCDE plaide enfin pour de nouvelles avancées «en matière de réglementation et de surveillance des marchés de capitaux», notamment lors du G20 du mois prochain au Canada.

«Le marché est mondial, le droit ne peut plus rester local, à un certain niveau, il faut des règles globales», a lancé le ministre italien des Finances Giulio Tremonti, dont le pays présidait la réunion annuelle.

«Ces règles ne peuvent pas être uniquement écrites par les banquiers, elle doivent l'être aussi par les gouvernements», a-t-il dit.