Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a exhorté jeudi les pays du G20 à se mettre d'accord, lors de leur prochain sommet de Toronto en juin, en faveur d'une taxe sur les «institutions financières» pour aider à prévenir les crises futures.

Dans une lettre envoyée aux autres responsables européens et publiée par ses services, M. Barroso demande que l'Europe plaide lors de la rencontre pour que les promesses faites dans le passé en vue de réformer les marchés financiers «soient mises en oeuvre pleinement et rapidement», alors que certains pays commencent à traîner les pieds.

Aux États-Unis, la réforme de Wall Street, ardemment soutenue par le président Barack Obama et destinée à empêcher une réédition de la catastrophe financière de 2008, peine à se concrétiser au Congrès du fait des réserves des républicains.

M. Barroso a insisté en particulier sur la nécessité d'un «accord» au G20 «sur une taxe sur les institutions financières afin de réduire le risque systémique» - à savoir le danger d'une nouvelle crise ébranlant l'ensemble des marchés - et «pour contribuer au sauvetage des banques».

Dans l'esprit de Bruxelles, il s'agirait d'une sorte de «taxe Tobin» permettant d'alimenter des fonds d'assurance pour l'avenir. L'argent pourrait aussi être utilisé pour financer des projets d'aide au développement ou de lutte contre le réchauffement climatique.

M. Barroso représentera l'UE au G20 de Toronto les 26 et 27 juin.

Début avril, la Commission a publié une étude selon laquelle une telle taxe sur les banques dans l'UE pourrait «générer des revenus substantiels» allant jusqu'à plus de 50 milliards d'euros, et améliorerait la stabilité du système en limitant «les comportements indésirables de la part des institutions financières».

L'idée fait déjà son chemin parmi les dirigeants européens. Le gouvernement de coalition britannique formé par les conservateurs et les libéraux-démocrates a ainsi annoncé cette semaine son intention de mettre en place une taxe sur les banques.

La mesure a déjà été adoptée fin mars par l'Allemagne, où le nouvel impôt doit alimenter à hauteur de plus d'un milliard d'euros par an un fonds de secours au secteur bancaire.