Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé lundi l'abandon de mesures sociales adoptées en 2009 face à la crise, en expliquant qu'il fallait «engager maintenant le redressement des finances publiques» déjà évoqué avec l'annonce du gel des dépenses de l'État.

L'an dernier, une prime exceptionnelle de 150 euros a été versée à trois millions de familles et une partie de l'impôt sur le revenu 2008 avait été supprimée pour les ménages modestes.

«Ces mesures exceptionnelles ont parfaitement rempli leur office puisque la consommation française a progressé malgré la crise» et «la demande des ménages continue aujourd'hui à bien résister», a estimé M. Sarkozy en recevant les syndicats pour un «sommet social».

Les premiers chiffres de la croissance au premier trimestre, qui seront dévoilés mercredi, devraient confirmer la reprise de l'activité en 2010 mais une reprise molle et plombée par la faible demande des ménages, traditionnel moteur de l'économie française.

«Je sais que certains d'entre vous souhaiteraient que ces mesures soient reconduites», a-t-il ajouté, «mais vous savez bien que la France ne peut s'engager seule dans cette voie, ce serait désastreux pour notre compétitivité».

Nicolas Sarkozy s'est en revanche prononcé pour la prolongation des aides aux entreprises recourant au chômage partiel ou recrutant des jeunes en alternance.

Pour autant, le président a démenti toute inflexion de sa politique économique vers l'austérité après l'annonce la semaine dernière déjà d'un gel des dépenses de l'Etat pour les trois prochaines années.

L'objectif est de ramener le déficit public, attendu à 8% du PIB en 2010, à 3% en 2013, conformément aux engagements pris par Paris au niveau européen.

M. Sarkozy a par ailleurs exclu une hausse des impôts pour financer la réforme des retraites, dernier grand objectif de son mandat qui s'achève en 2012.