Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un prêt à la Grèce de 30 milliards d'euros sur trois ans, a-t-il annoncé dimanche dans un communiqué, à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration.

Le conseil d'administration du FMI «a conclu sa réunion sur la Grèce et a approuvé un plan d'aide sur trois ans pour un total de 30 milliards d'euros pour soutenir le programme d'ajustement et de transformation économique» du gouverment grec, indique ce communiqué.

«Le FMI rend 5,5 milliards d'euros disponibles immédiatement pour la Grèce dans le cadre de son effort financier conjoint avec l'Union européenne, pour une aide financière combinée imédiate de 20 milliards», précise-t-il.

En 2010, «le total de l'aide du FMI va s'élever à environ 10 milliards d'euros aux côtés d'environ 30 milliards d'euros promis par l'Union européenne», ajoute-t-il.

Le FMI et les pays de la zone euro ont promis au total à la Grèce une aide sans précédant de 110 milliards d'euros sur trois ans pour l'aider à faire face à sa crise budgétaire.

Cette enveloppe vise à éviter la banqueroute à la Grèce, confrontée à une dette colossale de plus de 300 milliards d'euros et dans l'incapacité aujourd'hui d'emprunter sur les marchés financiers. Ceux-ci exigent d'elle des taux d'intérêt trop élevés (près de 9%).

Des économies de 30 milliards d'euros doivent permettre de ramener le déficit public abyssal de la Grèce sous les 3% du produit intérieur brut (PIB), la limite européenne, d'ici à la fin 2014.

«La mesure forte prise par le FMI aujourd'hui (dimanche) pour soutenir la Grèce va contribuer au vaste effort international en cours pour aider à stabiliser la zone euro et à assurer la reprise de l'économie mondiale», a souligné le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn dans le communiqué.

«Le gouvernement grec doit être salué pour engager un ensemble de mesures historique qui donnera à cette fière nation une chance de dépasser ses problèmes actuels et d'assurer un meilleur avenir pour le peuple grec», a ajouté M. Strauss-Kahn.

«Aujourd'hui, le FMI a fait la preuve de son engagement à faire ce qu'il peut pour aider la Grèce et son peuple. Le chemin sera difficile mais le gouvernement a conçu un programme crédible, équilibré économiquement et socialement», a-t-il ajouté.

L'Union européenne s'est dite de son côté déterminée dimanche à «défendre» la zone euro via la mise en place de mécanismes de soutien aux pays en difficulté afin de stopper la contagion de la crise grecque à d'autres pays de l'Union monétaire européenne, sous la pression des Etats-Unis qui réclament des mesures «énergiques».

Les ministres des Finances de l'ensemble des 27 pays de l'UE ont entamé dimanche une réunion à Bruxelles avec l'objectif de trouver une solution susceptible de convaincre les marchés financiers, qui ont chuté dans le monde ces derniers jours, emportés par les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce et d'une contagion à d'autres pays de la zone euro.

Les grands argentiers européens, convoqués en urgence à la suite du sommet vendredi soir de leurs dirigeants, examinent une proposition de la Commission européenne.

Celle-ci prévoit la mise sur pied d'un mécanisme «de stabilisation de la zone euro» passant notamment par la mise à disposition par la Commission européenne de prêts de 60 milliards d'euros.

Jeudi, une porte-parole du FMI avait affirmé que le plan d'aide à la Grèce lui donnait «la possibilité de ne pas faire appel aux marchés pendant plus de 18 mois jusqu'en 2012» et la mettrait «en position de rembourser sa dette» et de générer de la croissance.

Cette aide du FMI et de la zone euro vient en contrepartie d'un plan d'austérité sans précédant pour la Grèce mais le FMI met en avant que les mesures budgétaires entendent protéger les plus vulnérables au sein de la société grecque.