Les banques européennes ont commencé à dévoiler leur exposition à la Grèce, confirmant qu'elles sont très engagées dans ce pays avec un total de créances de 188,6 milliards de dollars (141,8 milliards d'euros) fin 2009, selon la Banque des réglements internationaux (BRI).

Ces créances regroupent tous les titres, qu'ils soient publics ou privés.

Au niveau mondial, l'exposition atteint 236,2 milliards de dollars (177,3 milliards d'euros).

En Europe, la France est la plus exposée (53 milliards de créances), devant l'Allemagne (40 à 45 milliards), la Grande-Bretagne (11,28 milliards) et les Pays-Bas (8,95 milliards).

Voici les banques les plus exposées à la Grèce, pays par pays. Les chiffres concernent l'exposition à la dette grecque (obligations) sauf précision contraire.



FRANCE


Les banques françaises sont les plus engagées en Grèce de tous les établissements bancaires internationaux, avec des créances qui atteignent environ 53 milliards d'euros.

La plupart de l'exposition n'est pas liée à la dette de l'Etat grec mais aux prêts consentis à la clientèle privée.

- Crédit Agricole: 25 milliards (dont 22,7 milliards de prêts via Emporiki sa filiale grecque)

- BNP Paribas: 5 milliards de dette + 3 milliards d'engagements commerciaux

- Société Générale: 3 milliards de dette + 4 milliards de prêts via Geniki, sa filiale grecque

- BPCE: 2,1 milliards dont 1,4 milliard de dette (Natixis: 882 millions dont 160 millions de dette)

- Axa (assureur): 500 millions



ALLEMAGNE


Selon la BRI, l'exposition est 45 milliards de dollars à la Grèce. Le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble parle d'une exposition actuelle des banques allemandes de «plus de 40 milliards d'euros» en obligations grecques.

- Hypo Real Estate:  7,9 milliards d'euros,

- Commerzbank: 3,1 milliards d'euros.

- Munich Re (réassureur): 2,1 milliards d'euros

- Deutsche Bank: «limitée»

GRANDE-BRETAGNE

Aucune n'a encore déclaré d'exposition de manière officielle, alors qu'elles y sont normalement tenues dès que cette exposition devient «substantielle», selon un connaisseur du secteur interrogé .

- Barclays: «limitée» (dans The Independent)

- HSBC: «gérable» (dans The Independent)

- Lloyds: «pas substantielle»

- Royal Bank of Scotland: inférieur à 1 milliard de livres (1,2 milliard d'euros).



PAYS-BAS


L'association des banques néerlandaises (NVB) a indiqué ne pas pouvoir de donner de montant global des créances en Grèce des banques néerlandaises.

- ING: 3 milliards d'euros

- Rabobank: 300 millions d'euros

- SNS Reaal: 266 millions d'euros

- ABN Amro: ne communique pas de chiffre



BELGIQUE


- KBC (bancassureur): 1,2 milliard d'euros d'obligations en février

- Ageas (assureur): pas de chiffre détaillée. 15,7 milliards d'euros sur la Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Portugal.



SUISSE


- Zurich Financial Services (assureur): 2,6 milliards de dollars (2 milliards d'euros)

- Swiss Re (assureur): 482 millions de francs suisses (335,9 millions d'euros)

- UBS (banque): «minime»

- Credit Suisse (banque): «petite»

ITALIE

L'association bancaire italienne ne dispose pas de ses propres chiffres.

AUTRICHE

Le ministre des Finances Josef Pröll a estimé l'exposition des banques autrichiennes à hauteur de 5 milliards d'euros. Le gouverneur de la Banque centrale Ewald Nowotny a, lui, avancé le chiffre de 4 milliards.

- Erste Bank, première banque cotée d'Autriche: 1 milliard d'euros, dont 700 millions d'emprunts d'État.