Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a prévenu que la Grèce s'exposait au défaut de paiement si elle ne remplissait pas ses engagements de redressement des finances publiques, dans un entretien publié mardi.

«S'il y avait des manquements» au programme d'austérité décidé par le gouvernement grec, le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, «les versements seraient stoppés. Et alors le défaut de paiement menacerait à nouveau Athènes», a déclaré le ministre conservateur au quotidien régional Rheinische Post. «Ce n'est pas dans l'intérêt de la Grèce», a-t-il ajouté, «Athènes est obligée d'appliquer le programme».

Les ministres des Finances de la zone euro ont activé dimanche un plan d'aide conjoint de l'Union européenne et du FMI d'un volume de 110 milliards d'euros sur trois ans pour soutenir la Grèce au bord du gouffre financier. Le gouvernement grec s'est engagé en échange à une cure d'austérité drastique, pour redresser ses finances publiques en déroute.

Les ministres européens ont appelé les banques à contribuer au sauvetage de la Grèce.

Pour M. Schäuble, «si les banques allemandes maintenaient leurs engagements actuels en obligations grecques, cela serait déjà un succès». Le ministre doit rencontrer d'ici mercredi matin les représentants de plusieurs grandes banques allemandes, notamment le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, pour évoquer la question.

Dans les colonnes du quotidien économique Handelsblatt, le chef des caisses d'épargne allemandes, Heinrich Haasis, refuse une participation de celles-ci au sauvetage de la Grèce. «Ce sont ceux qui ont aidé la Grèce avec une comptabilité inventive et des crédits inusuels qui sont concernés. Et ceux qui ont voulu gagner de l'argent en spéculant sur la solvabilité de la Grèce. Les caisses d'épargne n'appartiennent à aucun des deux groupes».