La chaîne d'hôtels américaine Red Roof, à qui la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait un prêt mezzanine de 164 millions US, se trouve en situation de défaillance sur une partie de sa dette et pourrait faire l'objet de saisies immobilières, a rapporté mercredi le quotidien Wall Street Journal.

C'est en juin 2009 que Red Roof a commencé à manquer à ses engagements reliés à des hypothèques titrisées, qui sont garanties par la valeur de 131 de ses propriétés. La banque américaine Citigroup détient environ 400 millions US de la dette de Red Roof, qui totalise 1,2 milliard US.

À la fin de l'année dernière, Red Roof et Citigroup se sont entendus sur une proposition de restructuration qui prévoyait une réduction de 30% de la taille de certains prêts, une baisse du taux d'intérêt et l'élimination des paiements sur le principal. En retour, Red Roof acceptait d'augmenter le nombre d'hôtels placés en garantie.

Or, selon le Wall Street Journal, la Caisse s'est opposée à l'accord, qui s'est par conséquent effondré.

Le prêt mezzanine de 164 millions US est détenu par Otéra Capital, la filiale de la Caisse spécialisée dans le financement immobilier.

L'été dernier, le grand patron de l'institution, Michael Sabia, a annoncé la fin des prêts immobiliers subordonnés, plus particulièrement les prêts mezzanine, fort risqués, qui servent à combler l'écart entre la mise de fonds de l'acheteur d'un immeuble et le montant du prêt hypothécaire qu'il obtient d'institutions financières.

Plus tôt cette année, les firmes responsables de superviser les hypothèques titrisées de Red Roof ont estimé que celles-ci étaient en situation de défaillance. L'une d'elle, LNR Partners, souhaite saisir quelques propriétés, dont deux au Texas et une en Georgie.

Red Roof a indiqué au quotidien américain qu'elle continuait d'échanger des propositions avec ses prêteurs et que tous ses hôtels allaient demeurer ouverts normalement, même si certaines de ses propriétés devaient être saisies.