La ministre fédérale des Ressources humaines, Diane Finley, est à Washington cette semaine pour participer à la première rencontre des ministres du Travail des pays du G20.

D'une durée de deux jours, la réunion a été organisée à la demande des leaders du G20, qui craignent que le taux de chômage mondial élevé ne freine la reprise économique.

Même si la situation semble s'être stabilisée au Canada, le nombre de chômeurs dans le monde a fait un bond de 34 millions en 2009, pour atteindre le niveau record de 212 millions, selon les données du département américain du Travail.

D'après Mme Finley, les ministres du Travail souhaitent présenter des recommandations visant à favoriser la création d'emplois afin que les leaders du G20 puissent les adopter durant leur sommet de juin à Toronto.

La ministre a révélé que la réunion serait aussi l'occasion de partager les bonnes idées et d'aider les pays qui sont les plus touchés par le chômage. Selon elle, le Canada est vu comme un leader dans le domaine du travail et de la croissance, particulièrement en ce qui concerne son approche de l'emploi en travail partagé.

Mais les organisations de travailleurs espèrent que la rencontre débouchera sur des résultats plus concrets. «Nous devons nous assurer que la création d'emplois est l'un des sujets dont discuteront les pays du G20 au Canada cette année», a déclaré Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada, de passage dans la capitale américaine pour la réunion des ministres du Travail.

Selon M. Georgetti, les syndicats demandent aux pays du G20 de s'engager à maintenir leur plan pour stimuler l'économie jusqu'à ce que le marché de l'emploi soit revenu à la normale. Ils veulent aussi que l'Organisation internationale du travail (OIT) assiste aux réunions du G20 comme le font déjà le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

L'OIT affirme que les mesures pour relancer l'économie adoptées par le G20 en 2008 ont sauvé environ 21 millions d'emplois, réduisant les pertes de près de 40%.

Toutefois, certains pays du G20 ont déjà commencé à cesser de stimuler leur économie. Au Canada, la Banque du Canada a mis fin à ses mesures de soutien à la liquidité, et la rumeur parle d'une hausse prochaine des taux d'intérêt.

Dans une évaluation du marché de l'emploi canadien, l'OIT a souligné que la plupart des emplois récemment créés au Canada étaient à temps partiel. Elle s'est également inquiétée du fait que les chômeurs mettaient plus de temps à trouver un nouveau travail et mentionné que la récession avait frappé plus durement les jeunes.

L'OIT a aussi mis en garde Ottawa contre l'envie de réduire au plus vite son déficit parce que les coupes dans les dépenses pourraient mettre certains travailleurs au chômage pour une période indéterminée.