L'agence de notation Fitch a abaissé de deux crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de BBB+ à BBB-, invoquant l'accroissement des «défis budgétaires» auxquels le gouvernement grec doit faire face, a-t-elle indiqué dans un communiqué reçu vendredi à Paris.

Fitch avait été la première des agences financières à rétrograder la note de la Grèce, le 8 décembre, donnant le signal d'une crise financière dans laquelle le gouvernement d'Athènes n'a pas cessé de se débattre.

«La forte hausse des taux d'intérêt à laquelle doit faire face le gouvernement grec (...) va rendre plus difficile pour le gouvernement d'atteindre son objectif budgétaire de réduction du déficit à 8,7% du PIB cette année», estime l'agence de notation.

Les taux des obligations grecques ont fortement augmenté ces derniers jours, dépassant les 7%, des niveaux jamais atteints. Cela signifie que la Grèce doit aujourd'hui verser un surcoût de près de 4 points par rapport à l'Allemagne, référence des marchés obligataires, lorsqu'elle veut emprunter, en raison de la défiance des marchés.

Ceux-ci redoutent que la Grèce ne puisse faire face à ses échéances et estiment qu'elle n'aura pas d'autre choix que de demander le versement de l'aide financière promise il y a quinze jours par les Européens. Ces derniers ont confirmé vendredi qu'ils étaient prêts à aider la Grèce, tandis que le président de la Banque centrale, Jean-Claude Trichet, affirmait jeudi qu'un défaut de paiement de la Grèce était «hors de question».

Les deux autres agences de notation, Moody's et Standard and Poor's avaient également abaissé la note de la Grèce en décembre, respectivement de A1 à A2 et de A- à BBB+.

Les marchés des changes et obligataire n'avaient pas réagi dans les premières minutes qui ont suivi cette annonce.