La Banque centrale européenne (BCE) a gardé son principal taux d'intérêt directeur inchangé à 1%, a annoncé jeudi l'un de ses porte-parole, une décision sans surprise.

Ce taux, véritable baromètre du crédit en zone euro, stagne à un plus bas niveau historique depuis 11 mois.

La Banque d'Angleterre a auparavant également laissé son taux directeur inchangé, à 0,5%.

Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, doit faire un point sur la situation actuelle de l'économie de la zone euro et ses perspectives lors d'une conférence de presse au siège de l'institution monétaire à Francfort (ouest) à partir de 12H30 GMT (14H30 locales).

Les économistes et les marchés attendent des détails sur les «collatéraux» des banques acceptés par la BCE en échange de liquidités. Depuis l'aggravation de la crise financière à l'automne 2008 après la faillite de Lehman Brothers, la BCE a décidé d'être moins regardante sur la qualité de ces garanties apportées par les banques.

M. Trichet avait déclaré fin mars devant le Parlement européen que la BCE allait garder des critères assouplis «au delà de 2010», ce qui permettrait notamment aux obligations de la Grèce, sous pression sur les marchés à cause de sa situation budgétaire très tendue, de rester éligibles comme garanties auprès de la BCE, et pour les banques grecques de se refinancer toujours aisément auprès d'elle.

La Grèce devrait justement elle aussi faire l'objet de questions à M. Trichet. Sa situation financière pénalise l'euro face au dollar, malgré un accord sur un plan d'aide en dernier recours associant les Etats européens et le Fonds monétaire international (FMI).

La BCE a longtemps été hostile à l'idée d'une aide financière du FMI pour la Grèce, mais a dû finalement accepter cette formule, souhaitée notamment par l'Allemagne. Moins de deux semaines après l'adoption de ce plan, et alors que les marchés s'interrogent sur les modalités de sa mise en oeuvre éventuelle, Athènes est à nouveau devant de grosses difficultés pour se refinancer.