Des équipes du FMI doivent commencer mercredi à conseiller Athènes sur la tenue de son budget et la lutte contre la fraude fiscale, tandis que le pays continuait à plancher sur les moyens de se refinancer, a indiqué mardi le ministère des Finances.

«Il ne s'agit en rien d'un contrôle mais d'une mission d'aide technique, demandée par Athènes», a souligné un responsable du ministère sous couvert de l'anonymat.

Le gouvernement grec souhaite par ailleurs tirer au clair les modalités du mécanisme d'aide approuvé par l'Union Européenne le 25 mars, et prévoyant en dernier recours des prêts bilatéraux et du Fonds monétaire international pour permettre au pays de se refinancer, selon l'agence financière Dow Jones.

Mais un responsable gouvernemental a nié qu'Athènes cherche à mettre hors jeu le FMI, comme l'avait avancé l'agence financière Market News.

Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou avait pour sa part souligné la semaine dernière que son pays avait pour «objectif de ne jamais avoir besoin d'activer» le plan UE-FMI.

Les experts restent toutefois sceptiques sur la capacité du pays, surendetté, à faire face à sa crise financière au vu de l'ampleur des taux, autour de 6%, réclamés par les marchés lors de ses dernières émissions obligataires.

L'écart (spread) entre le rendement des obligations grecques et celui des obligations allemandes, lesquelles font référence pour toute l'Europe, poursuivait sa hausse mardi, dépassant 370 points contre 342 jeudi.

Le ministère a aussi indiqué «examiner l'éventualité dans un futur proche» d'une tournée aux Etats-Unis de M. Papaconstantinou, pour y promouvoir les obligations grecques. L'organisme de gestion de la dette publique a indiqué qu'il entendait lancer d'ici fin mai un emprunt obligataire en dollars pour lever 11,5 milliards d'euros.

Les fonctionnaires du FMI, dont un premier groupe doit rencontrer mercredi M. Papaconstantinou, doivent rester une quinzaine de jours pour fournir leur expertise sur «le suivi de l'exécution du budget» et en matière fiscale, a précisé le responsable du ministère.

Des experts du FMI reviendront ultérieurement dans la capitale grecque, la première quinzaine de mai, a-t-il indiqué.

Il s'agira cette fois de juger de la mise en oeuvre du plan grec de redressement budgétaire, dans le cadre d'une mission tripartite avec la Commission et la Banque centrale européennes et en vue de l'évaluation du pays par la Commission, le 15 mai.

Une première mission de ce type fin février, concrétisant la mise sous tutelle croisée du pays décidée par l'Union Européenne, avait débouché début mars sur un durcissement de la cure de rigueur infligée au pays, avec des coupes salariales pour les fonctionnaires, le gel des retraites et une hausse de la TVA.

La même source du ministère a par ailleurs décliné tout commentaire sur un article du quotidien économique Naftemboriki affirmant mardi qu'Eurostat juge que le déficit public doit dépasser pour 2009 le chiffre de 12,7% du PIB officiellement retenu.

Selon le quotidien, des experts d'Eurostat sont arrivés à cette conclusion après une visite de plus d'une semaine à Athènes avant les fêtes de Pâques.