Les quatre grands pays - Royaume-Uni, France, États-Unis, et Allemagne - titulaires de la meilleure note de crédit «Aaa» n'ont pas à craindre de dégradation immédiate à cause de l'état de leurs finances publiques, mais ce risque s'est rapproché, a noté lundi l'agence Moody's.

La France est celui des quatre pays qui court actuellement le plus de risque, en raison du poids des charges de la dette, selon Moody's.

Dans une note sur la capacité de ces pays à conserver leur note maximale, Moody's répète «qu'il n'y a pas de risque immédiat de dégradation des grands pays «Aaa», mais que le petit risque qu'ils ne parviennent pas à maintenir leurs finances sous contrôle, et soient donc dégradés, a augmenté».

Ou, autrement dit, «que les notes des grands Aaa restent en bonne position, bien que "le chemin qui les sépare de la dégradation" se soit substantiellement raccourci».

L'agence observe que ces quatre pays «ont la capacité de faire face aux défis auxquels ils sont confrontés», et qu'une dégradation, «tout en étant vue comme une humiliation nationale, pourrait faire augmenter de manière importante la facture des intérêts» de la dette publique.

Moody's remarque que l'espoir mis par ces pays dans la reprise économique pour résoudre les problèmes de dette «a jusqu'à présent été brisé par le fait que le gros de la reprise mondiale se place ailleurs».

L'agence estime qu'il n'est pas possible «d'esquiver la nécessité de baisser les dépenses» en laissait les plans de relance en place et en espérant la croissance : «Cela mettrait à l'épreuve la patience et la confiance des marchés financiers ou des banques centrales, qui pourraient se mettre à combattre les attentes d'inflation en élevant les taux d'intérêt.»

Une montée des taux d'intérêt «ne ferait qu'aggraver un problème de dette déjà compliqué, avec le risque de conséquences plus abruptes encore sur la notation», a prévenu Moody's.