La Chine, qui tente de contrôler la surchauffe de son économie, va limiter le crédit bancaire après la forte hausse enregistrée l'an passé mais n'a pas l'intention de le geler, a indiqué mercredi le président de la Commission chinoise de régulation bancaire.

Le volume de nouveaux crédits en 2010 va tomber à environ 7500 milliards de yuans (1,142 milliards CAN) contre 9590 milliards de yuans (1,428 milliards CAN en 2009, a indiqué Liu Mingkang.

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«Cette année, nous allons continuer à contrôler le rythme du crédit», a-t-il déclaré à Hong Kong lors d'un forum sur la finance.

M. Liu a cependant démenti des informations selon lesquelles certaines banques auraient reçu consigne de ne plus accorder de nouveaux prêts jusqu'à la fin du mois.

«Nous n'avons jamais demandé aux banques d'arrêter de prêter», a-t-il déclaré en marge du forum, selon Dow Jones Newswires.

Le volume du crédit en Chine s'est fortement accru en 2009, les banques octroyant un flot de nouveaux prêts pour soutenir les investissements et la relance de l'économie, selon les statistiques vendredi de la Banque centrale.

La hausse a été supérieure de 4.690 milliards de yuans à celle de 2008, soit un quasi doublement (+95%), selon le communiqué de la Banque centrale.

Fin 2008-début 2009, le gouvernement chinois avait encouragé les banques à desserrer l'étau du crédit pour accompagner son plan de relance annoncé en novembre 2008 alors que la croissance de l'économie chinoise ralentissait.

Toutefois, l'envolée du crédit en début d'année a fini par faire redouter une hausse des créances douteuses des banques et la création de bulles.

Manifestement pour tenter d'enrayer toute surchauffe de l'économie, la Banque centrale a pris des mesures dès ce début 2010 pour resserrer le contrôle monétaire.

Elle a en particulier décidé de relever le taux de réserves obligatoires pour les grandes banques - le montant minimum que les établissements financiers doivent garder dans leurs coffres - restreignant ainsi les crédits qu'elles peuvent accorder.

Elle a aussi augmenté les taux d'intérêt sur les bons du Trésor à un an, après avoir déjà pris une mesure similaire pour les bons à trois mois.