L'agence de notation Moody's a annoncé mardi avoir maintenu sa perspective négative sur les obligations grecques, en dépit de la remise par Athènes d'un plan de redressement à l'Union européenne.

«Etant donné le manque de certitudes concernant la capacité du gouvernement grec à mettre en oeuvre (ce) programme, la perspective négative attribuée par Moody's reste inchangée», a indiqué l'agence de notation dans un communiqué.

Moody's avait abaissé le 22 décembre la note des obligations de l'État grec de A1 à A2 en raison de la dégradation de la situation financière du pays, suivant ainsi Standard & Poor's et Fitch. Ces deux dernières agences s'étaient montrées plus sévères en rétrogradant la note des obligations de l'État grec à la lettre B.

Moody's se félicite toutefois du contenu du «programme de stabilité» déposé la semaine dernière par le gouvernement grec auprès de la Commission européenne.

L'agence note que ce programme prend en compte «les trois plus importantes menaces» qui pèsent sur la Grèce, selon elle: «institutions fiscales faibles, lente érosion de la compétitivité et pressions démographiques croissantes».

En revanche, pour Moody's, l'incertitude la plus importante réside dans la capacité du gouvernement grec à mettre en oeuvre ce programme. «Les plans pour 2010 tels que détaillés dans ce programme paraissent réalisables. Mais le lourd programme législatif pour le premier trimestre et les précédents peu convaincants de la Grèce en matière de mise en oeuvre de réforme fiscale signifient que le succès ne peut pas être considéré comme acquis», écrit Moody's dans ce communiqué.

Pour 2010, ce programme d'assainissement évalue à 10,3 milliards d'euros l'ensemble des mesures permettant de réduire le déficit public.

Les ministres des Finances de la zone euro ont de leur côté maintenu la pression sur la Grèce lundi pour qu'elle mette en oeuvre ces mesures.

«J'ai compris, d'après les informations qui nous ont été fournies par notre collègue grec, que les différentes mesures que le gouvernement grec va entreprendre sont des mesures qui vont dans la bonne direction», a indiqué leur chef de file Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion à Bruxelles.

Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou a expliqué à ses collègues, lors de cette réunion, l'ensemble des mesures envisagées par la Grèce pour réduire son déficit, détaillées dans son «programme de stabilité», envoyé vendredi à la Commission européenne.

«Nous allons voir si oui ou non ces mesures sont suffisantes. Mais je crois que le gouvernement grec a pris la mesure de l'ampleur des problèmes», a ajouté M. Juncker.

Le gouvernement socialiste, arrivé au pouvoir en octobre, a fortement révisé, à 12,7% du PIB, sa prévision de déficit pour 2009, initialement prévu à 3,7%, révélant à la fois l'état préoccupant de l'économie et le manque de fiabilité de ses statistiques économiques.