Les trois constructeurs automobiles américains Chrysler, Ford et General Motors se sont dits vendredi «estomaqués» par l'annonce du nouveau ministre japonais des Finances, Naoto Kan, qu'il était prêt à intervenir sur le marché des changes pour faire baisser le yen.

Les trois constructeurs sont «profondément déçus et estomaqués que le gouvernement japonais ait si soudainement et brutalement renié son bref engagement en faveur de politiques de changes libérales», a indiqué dans un communiqué le Conseil américain de la politique automobile, s'exprimant au nom des trois groupes.

Pour le Conseil, Tokyo «à la place, est revenu vers sa longue histoire de manipulation de sa monnaie et d'interventionnisme», en annonçant «une politique protectionniste» de «manipulation de sa monnaie».

«Le fait que le nouveau gouvernement ait de manière aussi stupéfiante fait volte-face après cinq mois à peine au pouvoir est profondément troublant», ont affirmé les constructeurs.

«Nous appelons le gouvernement des États-Unis à condamner et à s'opposer à cette décision», a ajouté le Conseil, parlant de «répudiation directe des engagements que le Japon a pris envers les États-Unis et la communauté internationale».

Les sept constructeurs japonais présents aux États-Unis ont obtenu en 2009 une part de marché américain de 40,4%, contre 39,4% en 2008. En moyenne, le yen a pourtant été de 10% plus fort par rapport au dollar en 2009 qu'en 2008.