La vente de plusieurs aéroports britanniques par l'opérateur aéroportuaire BAA, filiale du groupe espagnol Ferrovial, pourrait être remise en cause, BAA ayant remporté un appel contre la décision de la commission britannique de la concurrence, qui avait ordonné leur cession.

Le Tribunal d'appel de la concurrence (Competition Appeal Tribunal, CAT) a estimé, selon une copie du jugement, qu'il y avait «une possibilité réelle» que la décision de la commission ait été biaisée, comme BAA s'en était plaint.

La Caisse de dépôt et placement du Québec détient 21% de BAA. L'opérateur britannique avait plaidé qu'un des enquêteurs de la commission, Peter Moizer, était par ailleurs conseiller stratégique du fonds de pension du Grand Manchester. Ce fonds faisait partie d'un consortium candidat à l'acquisition de l'aéroport de Gatwick. M. Moizer avait cependant démissionné avant la conclusion de l'enquête.

Le tribunal a précisé qu'il allait désormais entendre les deux parties, afin de déterminer «une forme de compensation», sans indiquer si cela pourrait aller jusqu'à une annulation de la décision.

BAA s'est réjouit de cette victoire, sans faire d'autres commentaires.

En revanche, le tribunal n'a pas retenu un deuxième grief émis par BAA, qui estimait que la commission de la concurrence n'avait pas pris en compte l'impact de la récession dans sa décision, et aurait dû lui donner plus de temps pour l'exécuter.

La commission de la Concurrence avait confirmé le 19 mars qu'elle donnait deux ans à BAA pour céder deux de ses aéroports londoniens, Stansted et Gatwick plus celui d'Édimbourg ou de Glasgow, en Écosse.

BAA avait fait appel contre cette décision le 18 mai. Mais il avait néanmoins décidé de mettre en vente Gatwick, sans attendre que l'affaire soit tranchée.

En octobre dernier, il a annoncé la cession de cet aéroport, qui est le deuxième plus fréquenté du Royaume-Uni, au fonds d'investissement américain GIP pour 1,51 milliard de livres (environ 1,6 milliard d'euros).

- Avec LaPresseAffaires.com