Les principales banques allemandes se sont engagées à respecter les recommandations émises par le G20 en septembre dernier sur les bonus de leurs salariés, a annoncé jeudi soir le patron du premier établissement du pays, Deutsche Bank.

«Nous nous sommes engagés à respecter les critères du G20», a déclaré Josef Ackermann, et ce «dès 2009», dans une déclaration commune qui devrait être officialisée dans les jours à venir.

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, avait appelé les banques du pays il y a quelque temps à une telle démarche.

Les règles définies par le sommet G20 qui s'est tenu à Pittsburgh, aux États-Unis, en septembre, prévoient par exemple le versement différé dans le temps des bonus, avec une partie importante en titres, la restriction des bonus garantis ou encore la possibilité de reprise en cas de mauvais résultats les années suivantes. La rémunération des banquiers est sur la sellette depuis le déclenchement de la crise financière en 2008.

L'engagement des banques allemandes concerne les plus grands instituts du pays, parmi elles Deutsche Bank, Commerzbank, la filiale d'Unicredit Hypovereinsbank et les principales banques publiques régionales, ainsi que trois assureurs (Allianz, Munich Re et Talanx).

M. Schäuble, qui participait aux côté de M. Ackermann à une conférence de presse sur la place financière allemande, s'est dit satisfait de l'engagement pris par les instituts du pays, et ne voit pas la nécessité de légiférer. «Je ne suis pas un partisan de la régulation de tout (sujet) par l'État», a-t-il dit.

En outre «des initiatives simplement nationales n'apportent rien», a déclaré le ministre, qui est favorable à une coordination étroite dans le cadre du G20.

La démarche allemande intervient alors que la France et le Royaume-Uni préconisent pour 2009 «un impôt exceptionnel assis sur les primes versées», «parce que les bonus pour 2009 sont en partie le résultat du soutien apporté par les États au système bancaire», ont expliqué le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown dans une tribune commune publiée jeudi