La Norvège a formellement saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) jeudi, trois jours après une démarche similaire du Canada, en réponse à la décision de l'Union européenne (UE) d'interdire le commerce des produits dérivés du phoque.

«Selon nous, la décision de l'UE est contraire aux règles de l'OMC sur un certain nombre de points», a déclaré le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, dans un communiqué. «Nous ne laisserons pas cela passer sans rien faire», a-t-il ajouté.

Les «27» ont décidé cette année d'interdire le commerce des produits dérivés du phoque à partir de 2010, à l'exception de la vente «à des fins non lucratives» des produits provenant de la chasse traditionnelle pratiquée par les Inuits.

L'UE juge cruelles les méthodes de chasse utilisées, notamment l'usage de l'hakapik, une sorte de massue dotée d'un pic en métal utilisée pour assommer les phoques avant qu'ils ne soient dépecés. Selon les critiques, il arrive que les pinnipèdes soient dépecés alors qu'ils sont encore conscients.

Lundi, le Canada, principal pays de chasse au phoque avec un quota de 338 000 mammifères cette année, avait déjà introduit une plainte officielle auprès de l'OMC pour ce qu'il estime être une violation des règles du commerce international.

La Norvège a quant à elle autorisé l'abattage de 42 000 phoques adultes en 2008, estimant que ces prélèvements sont indispensables pour la protection des stocks de poissons, dont le pinnipède est gros consommateur.

Le pays scandinave affirme que ses méthodes de chasse sont les plus encadrées au monde et a proposé à l'UE d'élaborer conjointement des standards pour cette pratique.

Selon les autorités norvégiennes, seul le fusil est utilisé pour les spécimens adultes tandis que l'hakapik peut être utilisé pour les petits.