Il n'y a toujours pas d'entente entre Washington et Ottawa pour exclure les manufacturiers canadiens de la clause «Buy America», et une résolution à ce conflit commercial ne semble pas imminente, a affirmé jeudi le nouvel ambassadeur canadien aux États-Unis, l'ex-premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Gary Doer.

En poste depuis seulement quelques jours, M. Doer concède qu'il y a beaucoup de travail à faire pour conclure une entente équitable qui permettrait aux entreprises canadiennes de participer aux lucratifs contrats du plan de stimulation économique de l'administration américaine.

Actuellement la clause empêche les entreprises de participer aux appels d'offres.

«Quand je suis arrivé en poste, il n'y avait pas d'entente sur mon bureau, ni dans un tiroir», a souligné M. Doer, de passage à Ottawa, refusant de donner un échéancier pour les négociations entre les représentants canadiens et américains.

Il s'est contenté de dire qu'il espérait «un résultat dès que possible» mais qu'il s'agissait d'une «course de longue distance».

«Il faut insister sur les bénéfices mutuels» d'une éventuelle exclusion du Canada de la clause «Buy America», a-t-il argué.

Le dossier des changements climatiques sera aussi une priorité dans le mandat du nouvel ambassadeur à Washington. Lorsqu'il était premier ministre du Manitoba, M. Doer a mis en place une ambitieuse stratégie de réduction des émissions de gaz à effet, faisant notamment la promotion d'un système de plafonds et d'échanges et critiquant par le passé la faiblesse des mesures prises par le fédéral.

Il a toutefois défendu, jeudi, le plan d'Ottawa et vanté les investissements faits par le gouvernement de Stephen Harper dans les technologies de captage et séquestration du carbone. «Les États aideront le président américain dans le cadre du dialogue sur l'énergie propre, a dit M. Doer. Ici, le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a rencontré toutes les provinces. C'est en travaillant ensemble que nous trouverons les solutions. Ce n'est pas l'un ou l'autre.»