Le nombre d'entreprises publiques qui acceptent de divulguer des renseignements sur leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) est en baisse au pays, et celles qui le font souffrent de la comparaison avec les grandes sociétés du reste du monde.

Ainsi, 97 des 200 plus importantes entreprises cotées à la Bourse de Toronto ont accepté de répondre au questionnaire envoyé en février par le Carbon Disclosure Project, contre 103 l'an dernier. Pire encore, les sociétés des secteurs à fortes émissions de GES ont été moins nombreuses que l'an dernier à s'exécuter.

À 49%, le taux de participation des grandes entreprises canadiennes est bien inférieur à celui du groupe des 300 plus importantes sociétés européennes (82%), du Standard & Poor's 500 des États-Unis (66%) et même des géants du Brésil (76%) et de l'Afrique du Sud (68%). Dans les grandes économies développées, seuls le Japon (37%) et l'Italie (35%) font moins bonne figure que le Canada.

Plusieurs entreprises québécoises, dont Astral Media, Cogeco Câble, le Groupe Jean Coutu, Power Corporation, Quebecor, Reitmans et Transat n'ont pas jugé bon de répondre au Carbon Disclosure Project, qui regroupe 475 investisseurs institutionnels du monde, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec.

D'autres, comme la Banque Nationale, CAE, CGI, Gildan, Metro, Rona et Saputo, ont produit des réponses peu détaillées, omettant même de déclarer leurs émissions totales de GES.

Par contre, quatre sociétés québécoises font partie des 15 qui ont été désignées «chefs de file de la communication de l'empreinte climatique» au Canada: le Canadien National, Bombardier, Gaz Métro et BCE. Parmi les autres leaders, on trouve Enbridge, EnCana, Suncor, Penn West Energy et quatre des cinq plus grandes banques canadiennes.

Lorsqu'on les compare avec le classement mondial, les entreprises canadiennes se retrouvent au milieu du peloton quant à la participation aux systèmes d'échange de droits d'émission et la «bonne gouvernance» des changements climatiques au niveau du conseil d'administration.

En revanche, les sociétés canadiennes obtiennent parmi les pires résultats au monde quand vient le temps d'adopter des plans de réduction des émissions, de voir dans les changements climatiques des occasions d'affaires et de faire appel à des vérificateurs externes pour l'examen des données sur les GES.