Il faudra attendre au moins huit voire 12 mois avant que le chômage ne commence à décroître, a affirmé lundi le directeur général du fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.

Il faudra attendre, «huit à douze mois pour que le chômage diminue», a déclaré M. Strauss-Kahn lors d'une conférence de presse dans le cadre des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.

Interrogé à nouveau sur ce thème plus tard lors de cette conférence de presse, M. Strauss-Kahn a reserré son pronostic. «La sortie de crise sera différente selon les pays», mais «dans tous les cas, il faudra attendre huit, dix mois avant que le chômage ne diminue», a-t-il assuré.

«Même si les chiffres de croissance sont bons, vous ne pouvez pas attendre du chômage qu'il diminue rapidement», a-t-il expliqué.

Le directeur général du Fonds a également averti que la reprise actuelle était «fragile» et qu'il était encore trop tôt pour affirmer que la crise était terminée. «Il y a encore des risques, mais je pense que le scénario auquel nous croyons tous est le bon, c'est-à-dire une reprise faible mais qui prend place dans les prochains mois. Mais il y a des risques et il n'y a pas de place pour un excès d'optimisme», a encore assuré M. Strauss-Kahn.

«Le délai entre la reprise de la croissance et le sommet de la courbe de chômage peut aller jusqu'à 14 mois», avait déjà averti jeudi le patron du FMI, ajoutant que le chômage continuerait de poser problème.

Le Fonds a relevé jeudi sa prévision de croissance mondiale pour 2010, mais averti que la reprise serait lente dans la plupart des régions du monde et que le chômage allait continuer à monter.

Il prévoit que le taux grimpera en 2010 à 10,1% aux États-Unis, à 11,7% dans la zone euro (dont 10,7% en Allemagne, 10,3% en France, 10,5% en Italie et 20,2% en Espagne), 6,1% au Japon ou encore 9,3% en Grande-Bretagne.