«La France a peiné à maintenir ses positions» sur le marché mondial de la défense, a reconnu lundi le gouvernement. Les ventes d'armes à l'étranger ont ainsi été divisées par deux en quatre ans, mais il préfère insister sur la reprise des commandes en 2008, sur la diversification des acheteurs et la place de quatrième exportateur mondial que Paris a réussi à conserver.

Dans son «Rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France en 2008», le ministère de la Défense précise que les livraisons ont dégringolé de 7,69 milliards d'euros en 2004 à 3,17 milliards en 2008.

Les prises de commande, elles, ont reculé de 8,15 milliards d'euros en 2000 à 6,58 milliards en 2008. Ce dernier chiffre marque cependant une progression de 13% par rapport à 2007, quand il avait été commandé pour 5,82 milliards d'euros d'armes françaises. «Nous commençons la remontée», a assuré Laurent Teisseire, porte-parole du ministère de la Défense lors d'une conférence de presse.

La France, qui avait perdu sa place de troisième exportateur mondial en 2006 au profit de la Russie, se maintient au quatrième rang, avec 7,7% de parts de marché. Elle est devancée par les États-Unis, qui ont réalisé 52,3% des ventes d'armes mondiales entre 2003 et 2007, le Royaume-Uni (13,7%) et la Russie (8,2%). Elle est «actuellement talonnée par Israël, au cinquième rang mondial avec environ 5% de parts de marché», selon le rapport. Laurent Teisseire assure cependant que «nous sommes, de façon consolidée et claire, le quatrième exportateur mondial».

Le porte-parole du ministère de la Défense insiste également sur la diversification des acheteurs. Il y a une demi-douzaine d'années, les ventes étaient «très concentrées sur les pays du Golfe», rappelle-t-il. A présent, «nous sortons de l'idée classique de la France qui n'exporte qu'au Moyen-Orient». Il évoque notamment une «montée importante des Amériques» et une croissance significative de l'Afrique.

Au regard des chiffres de prises de commandes par régions sur 2004-2008, les Proche et Moyen-Orient restent cependant les plus gros acheteurs (environ 7,7 milliards d'euros), devant les pays membres de l'UE (4,5 milliards), l'Asie du Sud (2,9 milliards, essentiellement l'Inde). L'Amérique du Sud arrive en quatrième position avec pour 2,1 milliards d'euros, dont une grande partie est imputable au Brésil qui a commandé pour 1,4 milliard d'armement en 2008. Suivent l'Afrique du Nord, l'Asie du Sud-Est, l'Asie du Nord-Est, l'Amérique du Nord et l'Océanie.

Si l'on regarde les livraisons de 2008, les plus gros acheteurs d'armes françaises sont les Émirats arabes unis (364 millions d'euros), la Grèce (261), l'Arabie saoudite (252), l'Inde (230) et le Royaume-Uni (159).