Les dirigeants des 20 premières économies de la planète se réunissaient jeudi à Pittsburgh pour mettre en oeuvre leurs engagements d'avril, notamment en matière de régulation du système financier.

Le président américain Barack Obama est arrivé vers 15h30 dans cette ancienne cité sidérurgique de Pennsylvanie transformée en camp retranché pour cette grand messe supposée éviter une nouvelle crise financière, un peu plus d'un an après le début d'une débâcle sans précédent depuis 1929.

En attendant un dîner de travail de leurs chefs d'État et de gouvernement qui devait marquer le début du sommet, les ministres des Finances ont entamé leurs travaux en début d'après-midi, avec des réunions bilatérales.

Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a ainsi rencontré son nouvel homologue japonais Hirohisa Fujii en début d'après-midi. «Bienvenue à Washington, euh, Pittsburgh», lui a-t-il dit, encore un peu désorienté, en l'accueillant au centre de conférence où se dérouleront les séances plénières du G20 vendredi.

Le président américain Barack Obama, qui devait présider son premier sommet international, a appelé ses invités, dans un message de bienvenue, à élaborer un nouveau «code de la route» financier pour éviter que ce genre de crise ne se reproduise.

Les dirigeants des principaux pays industrialisés et des grands pays émergents comme la Russie, la Chine et le Brésil devaient se pencher jeudi soir sur la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI).

Les pays émergents entendent obtenir davantage de droits de vote au sein du Conseil d'administration du Fonds, où ils s'estiment sous-représentés au profit des Européens.

Au cours de leurs deux réunions plénières vendredi, ils devraient prendre acte des progrès obtenus dans la lutte contre les paradis fiscaux, un des objectifs de leur dernier sommet tenu début avril à Londres.

Des progrès ont également été accomplis sur les bonus bancaires, autre grand dossier à l'agenda, a-t-on indiqué jeudi après-midi de source européenne. Cette source n'a toutefois pas donné de détail sur ce rapprochement des positions. Les Européens entendaient obtenir une limitation des primes des banquiers, qui alimentent la colère de l'opinion publique, mais ont été confrontés à l'hostilité des États-Unis, soucieux de préserver les intérêts de leur puissante communauté financière, à l'instar de la Grande-Bretagne.

Restent néanmoins quelques divergences. La stratégie à mener pour assurer une sortie de crise oppose l'Allemagne, qui réclame la fin des programmes de relance, aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, dont les économies sont toujours dans le rouge et qui redoutent la montée du chômage.

La chancelière allemande Angela Merkel a également prévenu qu'elle ne se laisserait pas attaquer sur les excédents commerciaux allemands, alors que Washington semble souhaiter que des pays fortement exportateurs comme l'Allemagne et la Chine stimulent davantage leur demande intérieure pour réduire leurs excédents commerciaux.

Par ailleurs, un millier de manifestants ont défilé jeudi après-midi, sans autorisation, dans les rues de Pittsburgh. La police tentait de les disperser en milieu d'après-midi par des tirs de gaz lacrymogène et au moyen de sirènes stridentes, a constaté l'AFP. Quelques petits groupes tout habillés de noirs portant foulards sur le visage et casques de vélos, participaient à cette manifestation.

Une centaine de Tibétains avaient auparavant défilé pacifiquement pour dénoncer «l'occupation chinoise du Tibet depuis cinquante ans» alors que le président chinois Hu Jintao était attendu à Pittsburgh.