Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, estime que le nouveau danger qui guette l'économie mondiale est la «complaisance», et il engage les leaders du G20 à mieux intégrer dans leurs discussions les pays en voie de développement.

«Le nouveau danger n'est plus la chute libre, mais la complaisance», écrit M. Zoellick jeudi dans une tribune au Financial Times. Alors que les chefs d'État du G20 se réunissent à Pittsburgh, aux États-Unis, M. Zoellick estime que si «le sommet de Londres a arrêté la chute, les leaders doivent à Pittsburgh aller au-delà en établissant les fondations d'une "nouvelle normalité" pour la croissance et une mondialisation durable».

«À Londres, il fallait trouver l'équilibre sur une corde raide, à Pittsburgh, nous devons montrer que nous sommes tous des parties prenantes responsables», dit-il, ajoutant que «si Londres a été un sommet consacré au secteur financier, il faut faire de Pittsburgh un sommet consacré aux pauvres».

M. Zoellick encourage le G20 à «reconnaître que les pays en voie de développement sont une part essentielle de la solution», alors que «le consommateur américain ne peut plus être le moteur de la demande, que l'Europe et le Japon ont des contraintes» et qu'en Chine «la croissance du crédit pourrait poser des problèmes l'année prochaine».

M. Zoellick remarque que la BM et les banques de développement régionales «peuvent prêter main forte», mais «qu'une régulation financière renforcée qui détourne les incitations (comme les bonus) d'un capitalisme de casino à court terme vers des investissements productifs de long terme serait utile».

Il invite les leaders à reconnaître qu'une «économie équilibrée a besoin de nombreux pôles de croissance», alimentés par «des investissements suffisants dans les infrastructures, l'énergie, l'expansion du secteur privé» des pays en développement notamment. Il estime en passant «qu'il n'est pas tiré par les cheveux d'imaginer que les investissements chinois en Afrique pourraient s'étendre au secteur manufacturier et à l'industrie légère».

M. Zoellick incite le G20 a s'engager sur l'aide à ces pays face au changement climatique, et à agir après l'engagement d'aide alimentaire de 20 milliards de dollars prise par le G8 : «Ce ne sont pas les promesses sur le papier qui plantent des graines dans le sol et nourrissent ceux qui ont faim», dit-il.