La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a reconnu mardi que les pays qui participeront au sommet du G20 de Pittsburgh en fin de semaine étaient «sur la même longueur d'onde», «mais pas nécessairement dans le même ordre de priorité».

Ainsi, le premier ministre britannique Gordon Brown «veut d'abord la relance de la croissance et place les bonus en dernière position. Mais ils sont dans ses priorités. La Chine et l'Inde ne sont pas totalement mobilisés sur les questions de régulation financière», a-t-elle observé devant l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF).

Mme Lagarde considère en tout cas ce sommet comme «un véritable défi», notamment en raison des signes de reprise qui incitent certains à reprendre les «bonnes vieilles habitudes». «Il faut impérativement nous remémorer ce qui s'est passé il y a 12 mois», a-t-elle insisté.

La ministre a cité les trois priorités de la France sur lesquelles elle sera «intraitable»: les bonus, objet d'un «encadrement très strict», et les modes de rémunération; les «juridictions non-coopératives», c'est-à-dire les paradis fiscaux avec l'adoption de sanctions dès mars 2010 et enfin l'harmonisation des méthodes comptables pour que le monde entier parte des mêmes bases.

«Il ne s'agit pas d'un «give and take» où l'on aura obtenu gain de cause sur les rémunérations et qu'on doit lâcher sur les capitaux propres». Sur ce dernier point, la ministre a estimé qu'il «faudra un renforcement du capital des banques», dans le cadre des règles dite de Bâle II.