Le financier Salah Ezzedine, surnommé le «Bernard Madoff libanais» par la presse locale pour avoir dilapidé l'argent de ses clients, a été inculpé de détournement de fonds et fraude, a rapporté dimanche l'agence officielle libanaise ANI.

Le banquier, un chiite originaire du sud du Liban, s'était rendu aux autorités le mois dernier après la banqueroute de sa banque qui avait coûté plus d'un milliard de dollars à ses clients, en majorité des chiites. D'après la presse locale, afin de récolter un maximum de fonds, l'homme aurait fait miroiter à ses clients --dont des ressortissants de pays du Golfe-- des taux d'intérêt allant jusqu'à 60%.

L'associé de M. Ezzedine, Youssef Faour, a été inculpé samedi des mêmes charges.

Salah Ezzedine, né en 1962, avait démarré sa carrière en organisant des pèlerinages à La Mecque pour les pèlerins chiites. la presse, selon qui une grande partie de ses clients sont des militants du Hezbollah, le lie au parti islamiste chiite. Mais le chef du parti, Hassan Nasrallah, a démenti le mois dernier tout lien entre sa formation et M. Ezzedine.

Le secret bancaire au Liban interdit aux banques de révéler le nom de leurs clients ou le contenu de leurs actifs, sauf en cas d'accord écrit de l'intéressé ou après banqueroute.