La crise a fait perdre aux États-Unis son titre de champion mondial de la compétitivité en raison du niveau élevé de son endettement public, a relevé mardi le Forum économique mondial (WEF).

«Les États-Unis ont construit d'importants déséquilibres macroéconomiques ces dernières années. Les déficits budgétaires cumulés ont conduit à des niveaux croissants d'endettement public», signale le classement de la compétitivité de 133 pays publié chaque année par le WEF.

Or, la crise et les politiques de relance budgétaire ont «exacerbé» ces niveaux d'endettement. Washington se retrouve ainsi 93e (contre 66e précédemment) pour le critère de «la stabilité macroéconomique».

Par ailleurs, le WEF se montre guère étonné de constater que les États-Unis ont perdu des points en raison d'une perte de confiance des hommes d'affaires vis-à-vis de la sophistication des marchés financiers américains.

Sans surprise également, les «institutions privées» américaines sont mises à l'index en raison de certains «disfonctionnements». Les auteurs de l'étude constatent ainsi que les experts en «audit et application des normes» (les normes comptables, ndlr) n'inspirent plus autant confiance.

Ce constat n'a rien d'étonnant aux dires du WEF qui souligne «les tourmentes et les scandales qui ont eu lieu au sein du secteur financier» récemment.

Mais les Américains ne doivent pas pour autant s'alarmer. «Le pays continue d'être doté de nombreuses caractéristiques structurelles qui rendent son économie extrêmement productive et qui le placent sur une base solide pour surmonter les changements cycliques et les chocs économiques», poursuit le rapport.

Ce dernier recommande donc aux États-Unis de renforcer son environnement institutionnel et de prendre en compte les préoccupations des hommes d'affaires inquiets de voir le gouvernement prendre trop de place dans l'économie.

Le rapport sur la compétitivité s'appuie sur un sondage réalisé entre janvier et mai 2009 auprès de 13 000 hommes d'affaires dans 133 pays.