Les membres du G20 doivent aller plus loin dans leur lutte contre les paradis fiscaux en élaborant notamment un «accord multilatéral d'échange de renseignements fiscaux» qui englobe également les pays les plus pauvres, a estimé lundi l'organisation Oxfam France.

«Pour que le G20 de Pittsburgh soit crédible en proposant des mesures concrètes enrayant l'hémorragie fiscale au Sud comme au Nord, la réunion des ministres des Finances du G20 doit discuter, dès la fin de la semaine, de la mise en place d'un accord multilatéral d'échange de renseignements fiscaux», affirme dans un communiqué Oxfam France - Agir ici.

Pour être retiré de la liste des paradis fiscaux, un pays doit avoir signé au moins 12 traités bilatéraux d'échange de renseignements conformes aux standards de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Selon Oxfam, cette décision défavorise les pays les plus pauvres, car ils «n'ont pas la capacité de négocier des traités bilatéraux avec les quelque 70 paradis fiscaux de la planète». Or, ajoute l'association, «les pays du Sud sont les premières victimes de l'évasion fiscale qui sape leur capacité à mener des politiques de développement avec leurs proches ressources».

«Au-delà de l'adoption des standards OCDE, rien ne garantit à ce jour la bonne volonté des paradis fiscaux et leur totale transparence... quand les informations n'existent souvent même pas!», estime en outre Oxfam, qui souhaite que soient également examinés les «services opaques à disposition pour tricher avec le fisc, comme les sociétés écrans ou les +trusts+».

Enfin, l'organisation demande aux pays du G20 de «se pencher» sur les activités de leurs propres banques et entreprises «dans ces mêmes paradis fiscaux».

Les ministres des Finances du G20 se réunissent en fin de semaine à Londres pour préparer le sommet de Pittsburgh des 24 et 25 septembre.