Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi à une réforme des institutions financières internationales, à l'ouverture d'une conférence de trois jours sur la crise économique mondiale et son impact sur le développement.

«Les institutions mondiales créées il y a plusieurs générations doivent être rendues plus responsables, plus représentatives et plus efficaces», a déclaré M. Ban aux représentants de quelque 120 Etats membres de l'ONU. «Nous devons oeuvrer ensemble à la réforme des règles et des institutions mondiales.»

Le secrétaire général a souligné que le monde était «toujours aux prises avec la pire crise financière et économique mondiale depuis la création des Nations unies il y a plus de 60 ans».

Il a relevé qu'à son initiative, les dirigeants des 20 principales économies du monde avaient adopté, lors d'un sommet à Londres en avril, un paquet de mesures de relance de 1100 milliards de dollars - devant être déboursés par l'intermédiaire du Fonds monétaire international (FMI) et d'autres organismes d'aide multilatérale - dans l'intérêt de tous les pays, notamment les pays en développement.

Affirmant que «les bonnes intentions doivent se traduire en actes concrets», M. Ban a indiqué avoir envoyé une lettre, juste avant la conférence, aux dirigeants des huit pays les plus industrialisés (G8), les exhortant «à des engagements concrets et des actes précis».

Soulignant l'interconnexion des grands problèmes mondiaux du moment, il a précisé avoir appelé le G8 à consacrer des ressources à l'aide aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables pour qu'ils puissent s'adapter au réchauffement climatique, ainsi qu'à la conclusion d'un accord lors de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre.

Il a également insisté sur la nécessité pour les pays riches de remplir leurs promesses d'aide afin que soient atteints les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Ces OMD, au nombre de huit, adoptés par la communauté mondiale lors d'un sommet en 2000, visent essentiellement à réduire de moitié la grande pauvreté dans le monde d'ici à 2015. Leur réalisation est grandement remise en cause par l'actuelle crise économique mondiale.

La conférence de trois jours vise à «identifier les réponses à apporter dans l'urgence ainsi qu'à long terme afin d'atténuer l'impact de la crise, notamment sur les populations vulnérables», selon son initiateur, le très tiers-mondiste président de l'Assemblée générale de l'ONU, le Nicaraguayen Miguel d'Escoto.

Les pays en développement, soit la majorité des 192 Etats membres de l'ONU, arguent qu'ils paient au prix fort les conséquences d'une crise créée par le monde développé.

La conférence réunit des représentants de quelque 120 pays, avec une forte coloration latino-américaine et caraïbe. Les présidents de l'Equateur et du Venezuela, Rafael Correa et Hugo Chavez, étaient en principe attendus mais n'étaient pas encore à New York mercredi.

L'Iran, qui devait envoyer un vice-président, devrait finalement être représenté par son ambassadeur à l'ONU.

De nombreux pays occidentaux ont dépêché des délégations de niveau modeste, signe d'un évident manque d'intérêt.

Initialement qualifiée de «sommet» et prévue début juin, la conférence avait dû être reportée de trois semaines, faute de précisions sur les participants et de consensus sur un futur document final.