Le gouvernement portugais a refusé le plan de sauvetage de la banque BPP, menacée de faillite et soupçonnée d'irrégularités, qui prévoyait l'injection de 150 (232 millions CAN) à 200 millions (309 millions CAN) d'euros de fonds publics, a-t-il annoncé mardi.

«Il n'y a pas de raison forte justifiant l'intervention de l'État», a déclaré le ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.

«La dimension de la BPP ne lui confère pas une importance significative» dans l'ensemble du système financier portugais, a-t-il fait valoir.

Le gouvernement a ainsi refusé un «plan de sauvetage et assainissement» proposé par l'administration de la BPP, qui passait par une augmentation de capital de «200 à 350 millions d'euros», financé par l'État à hauteur de 150 à 200 millions d'euros, a précisé M. Teixeira dos Santos.

En cas de faillite, «les dépôts des clients de la BPP sont protégés» par un fonds de garantie, qui couvre jusqu'à 100 000 euros (155 000$ CAN) par compte, a-t-il rappelé.

Depuis quelques semaines, des clients en colère multiplient les actions de contestation pour exiger la restitution des leurs économies, bloquées depuis décembre pour certains. Une quinzaine d'entre eux occupent depuis une semaine le siège de l'institution à Lisbonne.

«Pour les 1800 clients détenant des produits d'investissement vendus comme des applications à capital garanti, nous estimons que, techniquement, ces produits financiers ne sont pas des dépôts», a cependant indiqué le ministre.

«Cela n'aurait pas de sens que les contribuables se substituent à la banque dans les garanties qu'elle a données», a-t-il tranché.

La BPP, une banque d'investissement gérant 2 milliards d'euros d'actifs pour 3000 clients, est soupçonnée d'irrégularités financières. Elle accusait 800 millions d'euros de pertes fin 2008.