Le gouvernement français a reconnu lundi que le pays subirait cette année une récession historique marquée par un recul du PIB de -3% et qu'il n'en sortirait que lentement, avec une croissance de seulement 0,5% en 2010 et un chômage persistant.

Les prévisions officielles faisaient jusque-là état d'une chute du produit intérieur brut de -1,5% cette année et d'une reprise graduelle en 2010 (+1%).

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, avait toutefois préparé le terrain en évoquant dernièrement une chute du PIB «autour de -3%» en 2009.

Avec ces nouveaux chiffres, qu'elle va transmettre à la Commission européenne, la France reconnaît qu'elle connaîtra cette année une récession d'une ampleur sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en raison de la crise internationale.

Jusqu'à maintenant, le plus fort recul du PIB datait de 1975, après le premier choc pétrolier, et n'avait été «que» de -1%.

Cette contraction inédite résulte notamment de la prise en compte du premier trimestre 2009 qui s'est révélé «plus dégradé que prévu» avec un PIB en baisse de 1,2%, a expliqué à l'AFP un membre de l'entourage de Christine Lagarde.

La phase d'«ajustement brutal» de ces derniers mois laisse toutefois peu à peu place à «une période de stabilisation», a estimé cette source, avec notamment un redressement du climat des affaires.

Espérant récolter les fruits de son plan de relance et de l'action des banques centrales pour desserrer le crédit, le gouvernement mise sur un redémarrage timide en 2010 avec un PIB en hausse de 0,5%, selon ce document.

«Les effets de la crise ne devraient pas se dissiper rapidement», avertit toutefois le Ministère.

La consommation, traditionnel moteur de la croissance française, «ne devrait pas décrocher» au cours des prochains mois, mais l'investissement des entreprises devrait rester «le maillon faible» de la demande et s'effondrer de -9,4% cette année.

L'inflation devrait rester «très contenue» en 2009, à +0,4% en moyenne annuelle, avant de rebondir en 2010 (à +1,2%).

L'emploi devrait continuer à se dégrader «encore pendant plusieurs trimestres», prévient le gouvernement, alors que le taux de chômage a déjà atteint au premier trimestre 8,7% de la population active en métropole.

Au final, le gouvernement juge que la vitesse de sortie de crise de la France «est comparable» à celle de ses partenaires, notamment allemand et américain.