La crise de l'emploi et la protection sociale provoquée par la crise économique mondiale actuelle pourrait durer six à huit ans, a mis en garde mercredi le directeur-général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Juan Somavia.

Devant les délégués de la 98e Conférence internationale du travail, il a appelé à l'adoption d'un pacte mondial pour l'emploi.

Avec quelque 45 millions de personnes qui entrent chaque année sur le marché du travail, le monde aura besoin de créer 300 millions de nouveaux emplois d'ici 2015 rien que pour les taux de chômage restent stables, a-t-il prévenu.

Or «les choses vont dans la direction opposée», a constaté Juan Somavia, au cours de l'assemblée annuelle de l'organisation onusienne qui regroupe 183 pays.

Juan Somavia a déclaré que l'économie mondiale allait se contracter de 1,3% cette année et que le chômage risquait d'augmenter encore en 2010 et peut-être en 2011. Les faillites augmentent de façon «exponentielle», a-t-il mis en garde, la pauvreté augmente et les classes moyennes sont fragilisées.

Le diplomate chilien, qui dirige l'OIT depuis 1999, appelle les gouvernements à prendre des mesures pour soutenir l'emploi et la protection sociale en plus des plans de relance qui se sont concentrés sur le sauvetage des banques et des entreprises.

Si le G20 a pris des mesures audacieuses pour lutter contre la crise financière, a-t-il expliqué, la situation de l'emploi ne se rétablit généralement après une crise qu'au bout de quatre à cinq ans. Dans le cas présent, «le monde fait peut-être face à une crise des emplois et de la protection sociale d'une durée de six à huit ans», a-t-il estimé. «Faire passer en premier les personnes, pas seulement le dire mais le faire, doit être la priorité».