L'opérateur aéroportuaire BAA, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec est un important actionnaire, a annoncé hier qu'il avait fait appel de la décision de la commission britannique de la Concurrence de lui faire vendre trois aéroports au Royaume-Uni, notamment en raison de «liens» entre un membre de celle-ci et un acquéreur potentiel.

La commission de la Concurrence avait confirmé le 19 mars qu'elle donnait deux ans à BAA pour céder trois des sept aéroports, dont Stansted (est de Londres) que l'opérateur voulait conserver. BAA doit également vendre Gatwick (sud de Londres) et un aéroport en Écosse, soit Édimbourg ou Glasgow.

BAA a déjà mis en vente Gatwick, mais en obtiendra probablement un prix moindre que ce qu'elle espérait, compte tenu de la difficulté qu'éprouvent d'éventuels acheteurs à trouver du financement.

L'opérateur s'est tourné hier vers le tribunal d'appel de la Concurrence «pour deux raisons».

Il note, d'une part, que le dossier est «affecté par un apparent préjugé», en raison de «liens entre un membre de la commission de la Concurrence et une organisation intéressée par un des aéroports que BAA doit céder».

D'autre part, BAA estime que la commission de la Concurrence «n'a pas pris en compte l'impact financier de sa décision» en demandant à BAA d'opérer ces cessions dans les deux ans, «dans les circonstances financières et économiques actuelles».

Les détails de cet appel seront publiés «dans les prochains jours sur le site internet du tribunal», note BAA dans son bref communiqué.

Selon un porte-parole de la commission de la Concurrence, BAA fait allusion dans son communiqué à son membre Peter Moizer, qui est par ailleurs conseiller stratégique de la caisse de retraite du grand Manchester. Ce fonds fait partie d'un consortium qui cherche actuellement à acheter l'aéroport de Gatwick.

Le porte-parole a indiqué que les intérêts de M. Moizer avaient été révélés dès le début de l'enquête de la commission sur BAA, et que M. Moizer avait démissionné le 3 mars, avant que le rapport final soit publié.

Le porte-parole a indiqué que la commission de la Concurrence «défendrait vigoureusement» ses arguments.