Les Australiens ont emboîté le pas aux Britanniques en 2004, avec un règlement sur le say on pay qui a révolutionné les assemblées annuelles des entreprises. Mais ils sont beaucoup moins réservés que les Britanniques quand vient le temps d'exprimer leur opposition à la politique de rémunération d'une entreprise.

En 2005, la première année au cours de laquelle les entreprises étaient tenues de soumettre leur rémunération à un vote consultatif, une seule société a vu sa rémunération rejetée à plus de 50%. Il n'empêche que le tiers des grandes entreprises australiennes ont enregistré des votes de protestation de 10% et plus, selon une analyse du Australian Financial Review.

 

Depuis, les cas d'actionnaires qui se révoltent, par un vote majoritaire ou presque, ne cessent de croître, constate Jennifer Hill, professeur à l'école de droit de l'Université de Sydney. En 2006, six entreprises -Oxiana, Zinifex, Tabcorp, Tattersall's, Coles Myer et Telstra- ont été huées de la sorte par leurs actionnaires.

Le cas le plus intéressant est celui de Telstra, le Bell Canada de l'Australie. En 2007, des actionnaires représentant 66% des actions en circulation ont rejeté le rapport de rémunération de cette société de télécoms. Ils considéraient que les primes étaient mal calibrées, étant axées sur la performance à court terme plutôt que sur celle à long terme.

«Une question de culture»

Au lieu d'en prendre acte, le conseil d'administration de Telstra n'a pas changé sa politique de rémunération d'un iota. Pis, elle a rejeté le blâme sur les actionnaires, qui n'auraient pas compris les subtilités de son rapport de rémunération!

Comment se fait-il que les actionnaires australiens semblent moins réservés que les actionnaires britanniques quand vient le temps de protester? «C'est peut-être une question de culture», suppute Jennifer Hill. Cette professeure note que de petits votes de protestations sont souvent décrits, dans la presse britannique, comme des «rébellions».

À moins que les excès soient plus répandus en Australie.

Les pour, les contre...

Pour

BCE. Banque de Montréal, Banque CIBC, Banque Laurentienne, Banque Nationale, Banque Royale, Banque Scotia, Banque TD, Manuvie

Potash Corporation, Sun Life Financial, Groupe TMX.

Contre

Bombardier, Power Corporation