Les investisseurs européens qui ont perdu des millions d'euros dans le scandale Madoff ont une chance de récupérer tout ou partie de leur argent auprès des banques qui leur ont proposé les placements, selon des avocats qui préparent une possible poursuite judiciaire.

Erik Bomans, avocat au sein de Deminor, a déclaré aux journalistes mercredi que les établissements financiers, notamment la banque suisse UBS et la britannique HSBC, pourraient ne pas avoir respecté des règles européennes en matière de gestion des investissements, et en conséquence, être considérées comme responsables d'une partie des pertes.Deminor, cabinet d'avocats basé à Bruxelles, se dit en discussion avec des clients potentiels, à savoir des investisseurs privés et des institutions ayant placé plus de 1 milliard d'euros dans des fonds liés à Bernard Madoff, ce financier américain soupçonné d'avoir organisé une gigantesque arnaque pyramidale de 50 milliards de dollars US.

Mardi, le fonds Luxalpha, basé au Luxembourg, a été fermé par les autorités, citant le non respect de la réglementation. Ce fonds est l'un de ceux ayant proposé à ses clients des placements au sein de la société de Bernard Madoff.

UBS, qui a agi en tant que client de Luxalpha, a nié avoir outrepassé la réglementation. HSBC a refusé de commenter les allégations du cabinet d'avocats Deminor. Mais la banque britannique a déclaré dans un communiqué qu'elle «continue de croire qu'elle a de bons arguments de défense face aux plaintes et se défendra vigoureusement» contre les actions en justice.

Certaines des banques, désormais sous le feu des critiques, envisagent à leur tour de lancer des poursuites en justice.

L'Union bancaire privée, un établissement financier basé à Genève qui a perdu 700 millions dans l'arnaque Madoff, envisage de poursuivre le financier américain.

Les clients directs de la société de Bernard Madoff ont jusqu'au 4 mars pour porter plainte auprès des autorités américaines.